A la demande de la victime, le procès se tenait à huis clos. Ce vendredi 12 janvier, le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières (Ardennes) a rendu sa décision : Nordahl Lelandais a été condamné à un an d’emprisonnement pour l’agression sexuelle en 2017 d’une de ses petites-cousines, alors âgée de 14 ans. L’ancien maître-chien a également été condamné à indemniser sa victime et la mère de celle-ci, respectivement à hauteur de 2 000 et 500 euros. Nordahl Lelandais, déjà condamné à la perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys, a écouté la décision du tribunal par visioconférence depuis sa prison d’Ensisheim, dans le Haut-Rhin. Il dispose de dix jours pour faire appel.
Une décision inférieure aux réquisitions
Cette peine est inférieure aux réquisitions du parquet, qui avait demandé lors du procès en novembre deux ans de prison contre l’ancien maître-chien de 40 ans, jugé pour «agression sexuelle imposée à une mineure de moins de 15 ans» et «menace ou acte d’intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte».
Les faits remontent au 16 mars 2017, alors que l’adolescente avait 14 ans, ce qui en fait la première victime connue de Nordahl Lelandais. Elle affirme avoir subi des attouchements, sur les fesses et la poitrine, puis avoir été menacée de mort par le prévenu si elle disait quelque chose. «Le tribunal a estimé que la victime n’affabulait pas et qu’elle présentait un stress post-traumatique», a souligné sa présidente, Camille Ruhlmann. L’avocat de la victime, Me Arnault Monnier, avait en novembre fait part d’«une certaine culpabilité» chez sa cliente : les faits jugés étant «les premiers de 2017, elle se dit que, peut-être, si elle avait parlé avant, tout ça ne serait jamais arrivé».
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Lors de l’audience, le prévenu a «eu une attitude de dénégation systématique avec un caractère relativement à l’aise au début de l’audience, qui s’est tendu au fil des débats», a relaté l’avocat de la victime. «Il a été particulièrement désagréable sur un plan personnel par rapport à ma cliente, allant jusqu’à remettre en cause son chagrin, puisque les faits s’inscrivent lors de l’enterrement de son père, ce qui rajoute de la douleur à la douleur», a-t-il ajouté, décrivant un prévenu «froid» et «dédaigneux».
Perpétuité pour le meurtre de Maëlys et d’Arthur Noyer
Nordahl Lelandais avait déjà été condamné en février 2022, par la cour d’assises de l’Isère, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de vingt-deux ans pour l’enlèvement et le meurtre de Maëlys, 8 ans, lors d’une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), en août 2017. Il avait alors été également jugé pour des agressions sexuelles sur deux petites-cousines de quatre et six ans au cours du même été. Il a reconnu le meurtre et ces attouchements, filmés avec son téléphone alors que les fillettes dormaient. Après la projection de ces vidéos au procès d’assises, il a admis des penchants «pédophiles».
Nordahl Lelandais a aussi été condamné en mai 2021 à Chambéry à vingt ans de réclusion pour le meurtre du jeune caporal Arthur Noyer qu’il avait pris en stop dans la ville de Savoie en avril 2017. Il n’a pas fait appel de ces différentes condamnations.