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Offensive

Nouvelles attaques contre des prisons et des tags «DDPF» du nom d’un mystérieux groupe Telegram

Trois véhicules de personnels pénitentiaires ont été incendiés ce mercredi 16 avril très tôt devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône) au lendemain d’attaques coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires en France ces derniers jours.
Le sigle «DDPF» près de la prison de Nanterre (Hauts-de-Seine), mardi 15 avril 2025. (Gonzalo Fuentes/REUTERS)
publié le 16 avril 2025 à 9h28

Nouvel assaut coordonné contre des prisons après les attaques de ces derniers jours. Trois véhicules appartenant à des personnels pénitentiaires ont été incendiés tôt ce mercredi 16 avril devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône), a indiqué le procureur de la République de la ville. Les incendies se sont produits vers 5 h 20 du matin sur un parking «isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l’accès sécurisé par un digicode», a précisé le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.

A priori, aucune inscription n’a été retrouvée sur les lieux, a-t-il précisé. Un des véhicules appartenait à un agent de la prison en service, un autre à une entreprise intervenant dans le centre de détention, et le troisième, totalement détruit, n’avait pas encore été identifié, selon le procureur, qui a précisé qu’il y avait eu au moins deux départs de feu. Il n’a pas été immédiatement en mesure de préciser dans quelle commune s’était produit cet autre incendie.

Un autre véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d’Aix-Luynes, a par ailleurs été incendié dans la nuit devant le domicile de celui-ci, a déclaré Jessy Zagari, délégué régional FO Pénitentiaire, syndicat majoritaire dans la région Paca. Des inscriptions «DDPF», ayant déjà visé des établissements pénitentiaires en France, ont été découvertes dans le hall d’un immeuble où habite une surveillante pénitentiaire à Villenoy (Seine-et-Marne), où un début d’incendie a aussi été constaté, a-t-on appris mercredi de source policière, confirmant une information de BFMTV.

Des messages offensifs sur une boucle Telegram

Une boucle Telegram intitulée du même sigle «Défense des droits des prisonniers français» (DDPF) a été ouverte le 12 avril, et rassemble désormais des milliers de personnes. De premiers messages offensifs ont été postés depuis le 13 avril. «Surveillants, démissionnez tant que vous le pouvez si vous tenez à vos familles et à vos proches», «les démonstrations de force de ces derniers jours ne sont rien», ou encore «sachez que notre mouvement s’étend dans toute la France», ont-ils notamment menacé mardi 15 avril dans un «communiqué». «Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes là pour défendre les droits de l’Homme à l’intérieur des prisons», assurent-ils pourtant.

Le parquet national antiterroriste s’est saisi mardi de l’enquête pour tenter d’identifier les auteurs de ces faits. «Je ne sais pas ce qui se cache derrière ce slogan», «et d’ailleurs je m’en fiche» a déclaré le ministre de la Justice Gérald Darmanin depuis la maison d’arrêt de Toulon-La Farlède, dont la porte a été criblée d’impacts de kalachnikov. Soulignant qu’il «n’y a pas eu de revendication», le garde des Sceaux a dit espérer que les auteurs de ces actes «seront confondus puis condamnés extrêmement lourdement», glissant au passage avoir demandé à son homologue de l’Intérieur Bruno Retailleau de «mobiliser tous les moyens» pour protéger les agents de la pénitentiaire. Ce dernier a souligné avoir demandé un renforcement «sans délai» de «la protection des agents et des établissements» pénitentiaires. Évoquant sa politique de durcissement carcéral à l’encontre des détenus les plus dangereux, Gérald Darmanin a estimé qu’il y avait «manifestement des actes d’intimidation contre les agents, donc contre la République». «On ne cédera pas», a-t-il affirmé.