Si d’aventure vous cultivez une passion inavouée pour la gestion de l’eau dans la commune d’Annonay (Ardèche) au début du XXIe siècle, il n’y avait qu’un endroit où se trouver ces trois derniers jours : la salle 2.13 de l’imposant tribunal judiciaire de Paris. On y jugeait en effet l’ancien maire de cette commune de 16 000 habitants pour des faits supposés de «favoritisme» remontant à 2009, précisément dans un dossier d’attribution du marché de l’eau. Pendant trois après-midi, on y a ainsi parlé adjudication, affermage, délégation de service public… Le principal prévenu ? Oh, «un garçon de 29 ans et demi, 30 ans», dira son avocat au début de sa plaidoirie, soulignant qu’à l’époque son client était jeune et débutait dans la vie politique. Sauf qu’aujourd’hui, le «garçon» en question a fait du chemin : il a 45 ans, s’appelle Olivier Dussopt, est ministre du Travail, a défendu en début d’année la réforme des retraites et est chargé de concrétiser la promesse macroniste d’atteindre le «plein-emploi» en 2027. Contre lui, le Parquet national financier (PNF) a requis mercredi dix mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende. Si d’aventure il étai
A la barre
Olivier Dussopt trois jours au tribunal : «Un garçon incapable de dissimulation», qui se défend de tout «favoritisme»
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Le ministre français du Travail, Olivier Dussopt, à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 9 juin 2023. (Nicolas Tucat/AP)
par Frantz Durupt
publié le 30 novembre 2023 à 7h20
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