Au milieu des polémiques qui ne désenflent pas, un hommage. Un peu plus d’une semaine après la mort de Thomas, 16 ans, à Crépol, le porte-parole du gouvernement était en déplacement ce lundi 27 novembre dans le village drômois. Le ministre, qui a tenu à présenter ses condoléances «au nom de l’Etat» à la famille et aux proches de Thomas, a également souligné la détermination de l’Etat «à poursuivre sans relâche et punir ceux qui ont fait ça, les lâches qui ont assassiné Thomas». Olivier Véran les a qualifiés de personnes «dépourvues de cœur», d’hommes «prêts à tuer», «des personnes qui ont agressé gratuitement d’autres personnes». Selon lui, des témoins de la scène auraient cru «qu’un attentat était en cours».
«Ni un fait divers, ni une simple rixe»
Olivier Véran a également affirmé qu’il ne s’agissait «ni d’un fait divers ou d’une simple rixe», mais d’un «drame qui nous fait courir le risque d’un basculement de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur». «Nous n’oublierons pas Thomas. Nous devons regarder la réalité en face et avoir le courage de dire les choses, a lâché Olivier Véran, sans réellement préciser le fond de sa pensée. Nous sommes lucides face à cette violence insupportable, qui se conjugue souvent en meute et qui exacerbe un peu plus les violences dans notre société.»
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Après les descentes de milices d’ultradroite qui ont eu lieu ces derniers jours à Lyon ou Romans-sur-Isère, dans le quartier dont les suspects sont originaires, Olivier Véran a par ailleurs tenu à dénoncer ces «factions d’ultradroite animées par la haine et le ressentiment». «Un jeune homme a été grièvement blessé dans le quartier de la Monnaie, ce qu’il faut aussi condamner.» «A la violence, on ne répond pas par la vengeance mais par la justice», a-t-il assené.
«L’auteur du coup mortel risque la prison à perpétuité»
Face aux polémiques, nées de la récupération du drame à grande échelle par l’extrême droite et d’une partie de LR, Olivier Véran a insisté sur les réponses à apporter aux habitants. La première d’entre elles est l’accompagnement des victimes grâce à la création d’un comité local présidé par le préfet de la Drôme et le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny. Le porte-parole du gouvernement a également salué le «travail efficace, rapide, intraitable» de la police pour retrouver les coupables. Et de rappeler que «l’auteur du coup mortel risque la prison à perpétuité» depuis que le parquet a retenu la qualification de «meurtre en bande organisé» lors de sa mise en examen. Enfin, le ministre a rappelé le rôle de la justice, dont la réponse se fera «en toute indépendance». Au total, ce sont neuf jeunes qui ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête. Six sont incarcérés, trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire.
A l’origine de l’affaire, une bagarre devant la salle des fêtes de Crépol dans la nuit de samedi à dimanche dernier, où se tenait un bal réunissant environ 400 personnes. Gravement blessé, le jeune Thomas avait succombé à ses blessures lors de son transport à l’hôpital. Les violences avaient également fait huit blessés.
Mise à jour à 12 h 45 : ajout de déclarations d’Olivier Véran.