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Libération
Interview

«On a considéré que Monique Olivier était soumise voire relativement bête, mais j’ai pu voir sa duplicité»

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L’ancien avocat général Francis Nachbar, qui a requis à l’encontre de l’épouse du tueur en série Michel Fourniret au procès de Charleville-Mézières en 2008, revient sur une affaire qui a marqué sa vie.
Monique Olivier au palais de justice de Charleville-Mézière, le 29 mai 2008. (François Nascimbeni/AFP)
publié le 28 novembre 2023 à 7h15

Après quarante ans de carrière dans la magistrature, Francis Nachbar, 69 ans, a pris sa retraite en juin 2021. Au moment de l’arrestation de Monique Olivier et Michel Fourniret, il était procureur à Charleville-Mézières. Voilà comment il va être amené à passer des «centaines d’heures» avec eux, décompte-t-il dans le prologue de son livre Ma rencontre avec le mal (Mareuil Editions) puis à requérir contre eux en 2008. Il sera attendu comme témoin au procès de l’ex-épouse du tueur en série (mort en 2021) devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Monique Olivier sera jugée seule pour complicité dans les disparitions de Marie-Angèle Domèce en 1988, de Joanna Parrish en 1990 et d’Estelle Mouzin en 2003. Francis Nachbar évoque cette affaire «hors norme» qui le hante toujours, même des années plus tard.

Votre première rencontre avec le couple criminel remonte à juillet 2004 lors d’une opération de fouilles au château du Sautou, au cœur des Ardennes. C’est là que vous avez exhumé les corps de Jeanne-Marie Desramault, 21 ans, et Elisabeth Brichet, 12 ans. Il y avait une pelleteuse, un vaste cordon de sécurité, même un photographe perché dans un arbre… Quels souvenirs gardez-vous ?

Je m’étais renseigné sur Fourniret, sur sa mégalomanie. Je savais qu’il ne suppor