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Fait divers

«On a pris une mauvaise décision» : un patron de bar jugé à Nice pour avoir tué et coulé un client dans du béton

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A l’issue d’une dispute et d’une bagarre fatale, l’accusé a enduit le mort de ciment dans la cave de son établissement. Il a été condamné mercredi 7 mai à trente ans de réclusion.
Le café l'Atrium, dans le centre-ville de Nice, le 30 juin 2022. (Valery Hache/AFP)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 7 mai 2025 à 16h47
(mis à jour le 7 mai 2025 à 20h47)

L’Atrium est un typique troquet sans touristes, à deux pas de la promenade des Anglais de Nice. Alors qu’au rez-de-chaussée continuaient de couler les pintes et de pleuvoir les paris du PMU, au sous-sol un «sarcophage» a été exhumé. Le 29 juin 2022, les sapeurs-pompiers spécialisés dans la recherche des victimes sont descendus dans la cave et ont découvert un «homme momifié». La victime ensevelie dans la maçonnerie est M’hand Goumiri, alias Dallas. Pour avoir coulé son corps dans le béton, le gérant du bistrot et un client boxeur comparaissent devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes depuis lundi 5 mai.

«Sang chaud»

Des moucherons sont posés sur le sarcophage. Cinq mois se sont écoulés entre la disparition de M’hand Goumiri et la découverte de son corps coffré. Le 6 février 2022, ce «gars tendre» et «blagueur», installateur de fibre de 32 ans, cesse ses appels quotidiens à sa mère qui vit en Algérie. Ses proches remuent les hôpitaux et les rues. Pour rassurer son fils, on raconte que M’hand Goumiri est parti en voyage. Pour exclure un malaise au domicile, on casse sa porte d’entrée. La lumière et la télé sont allumées. Nulle trace du disparu. L’oncle «signale la disparition à la police». Le cousin se rend au bar. Le patron, Abdelkrim K., paraît «perturbé». Il siffle une bière et fume une clope.

En apparence, Abdelkrim K. est un homme sans excentricité. Il aime la pétanque et la plage, le foot et la belote. Père de famille de 58 ans, il a encha