Devant le bâtiment quasi-anonyme du centre-ville d’Angers qui accueille le conseil des prud’hommes, où les audiences sont généralement plus techniques que médiatiques, une poignée de journalistes patiente. Ce lundi 15 avril, une audience était organisée pour statuer sur une accusation de transphobie visant un restaurant franchisé McDonald’s, situé à Segré, dans le nord du Maine-et-Loire. Le chignon qui vire au violet, la plaignante, Syntia D., 21 ans, lance un audacieux : «Je sais que je vais gagner !»
«Faut-il dire madame ou monsieur ? On ne veut pas d’ambiguïté», questionne d’emblée l’un des quatre conseillers prud’homaux. «Madame. Il y a eu un changement de l’état civil», répond l’avocate de l’employée, Me Gwenola Vaubois. Depuis mars 2023, sa cliente est en arrêt de travail. «Heureusement que je suis chez ma mère, je vis avec 115 € par mois», témoignait-elle avant de se rendre dans la petite salle, où l’on retrace son parcours chez le géant du burger. Son premier emploi.
«Dossier de discrimination»
Après son embauche en septembre 2022, tout bascule pour Syntia quand elle fait son coming out trans, le 6 janvier 2023. Après un rendez-vous chez le médecin dans le cadre de sa transition, elle débarque au boulot sans s’être démaquillée, par manque de temps, mais aussi car l’ambiance est bonne dans l’enseigne, dont le slogan enjoint à «venir comme on est».
«On n’est pas sur une simple maladresse, mais dans un dossier de discrimination», prévient Me Vaubois. Dans son