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Procès

«On va venger Kadhafi» : deux détenus jugés le 19 décembre pour menaces envers Nicolas Sarkozy

Alors que l’ancien président de la République a été victime de menaces de mort lors de sa première nuit en détention, deux détenus de la prison de la Santé seront convoqués devant la justice le 19 décembre.

L'un des «postes protégés» de la prison de Santé à Paris, le 12 avril 2019. (Stephane de Sakutin/AFP)
Publié le 24/10/2025 à 18h01, mis à jour le 24/10/2025 à 20h04

Un procès pour un accueil en fanfare. Deux détenus de la prison de la Santé devaient être jugés en comparution immédiate ce vendredi 24 octobre pour avoir proféré des des menaces de mort contre Nicolas Sarkozy lors de sa première nuit derrière les barreaux. Finalement, ils comparaîtront le 19 décembre.

L’ancien chef de l’Etat avait fait son entrée à la prison de la Santé mardi 21 octobre, condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans le procès libyen et y avait été vertement accueilli par ses co-pensionnaires la nuit suivante. Conséquence : deux détenus mis en cause dans cette affaire ont été déférés pour être jugés à Paris pour «menaces de mort, et complicité», a annoncé le parquet de Paris.

Il est notamment reproché à Ilies B. d’avoir «menacé de mort» l’ancien chef de l’Etat «de manière réitérée». Le mis en cause aurait déclaré : «Sarkozy va passer une mauvaise détention» ou «on va venger Kadhafi, on est au courant de tout Sarko». Ces menaces, via «une vidéo enregistrée sur un téléphone», ont été diffusées «sur le réseau social TikTok», précise encore le parquet. Un délit passible de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Il est également reproché à Ilies B. d’avoir «détenu et bénéficié, en connaissance de cause, d’un téléphone portable, qu’il savait provenir» d’un «délit de remise illicite d’objet à détenu». Il encourt pour cela jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, notamment.

Ange O., pour sa part, est accusé de complicité «par aide ou assistance de menaces de mort tenues contre Sarkozy» en «permettant l’usage de son téléphone portable pour le tournage et la diffusion de la vidéo comportant les menaces». Il encourt également trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Il lui est aussi reproché d’avoir détenu illégalement un téléphone portable, ainsi que d’avoir refusé de donner les codes du téléphone «dans le cadre d’une enquête préliminaire». Ce dernier délit est passible de trois ans d’emprisonnement et 270 000 euros d’amende.

Trois détenus placés en garde à vue

Mercredi, trois détenus de la Santé avaient été placés en garde à vue après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo, manifestement tournée par un détenu de l’établissement pénitentiaire, proférant des menaces à l’arrivée, la veille, de Nicolas Sarkozy dans les locaux.

Cette vidéo aurait été captée lors de la première nuit en détention de Nicolas Sarkozy, où l’on entend des cris et insultes visant l’ancien président. «Oh Sarko, la ch*tte à ta mère, réveille-toi !» pouvait-on notamment entendre dans la captation, prise de la nuit et anglée sur la cour de la prison de la Santé. Marine Le Pen, vent debout contre l’exécution provisoire de peine qui vaut à Nicolas Sarkozy son incarcération et à elle son inéligibilité (en attendant l’appel) pour la présidentielle 2027, l’avait partagée dans la journée sur son compte X, pour marquer sa désapprobation et son «dégoût».

Mise à jour à 20 h 05 avec le procès renvoyé au 19 décembre.