
Enquête
Opération Trident (3/4) : au cœur du trafic de coke, l’indic fantôme et l’ombre d’un sulfureux commandant
Pour piéger un gros trafiquant de drogue, des policiers de l’Office antistupéfiants marseillais ont monté une opération de grande envergure, baptisée «Trident», avec l’aide de la DEA, l’agence antidrogue américaine. Mais l’affaire a viré au fiasco, révélant le rôle actif d’agents dans le trafic, dont cinq sont à ce jour mis en examen, et l’intervention de protagonistes troubles. Une débâcle qui menace désormais de fragiliser d’autres procédures judiciaires. Une série de Libération en quatre épisodes.
Sa véritable identité reste encore une énigme. Mais son rôle dans l’opération Trident apparaît, au fil des investigations, de plus en plus essentiel. Seul son surnom affleure au détour de nombreux messages compromettants exhumés par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) : «Robert». Dans cette affaire, au cours de laquelle des policiers de l’Office antistupéfiants (Ofast) de Marseille sont suspectés d’avoir favorisé l’importation et la revente de près de 400 kilos de cocaïne, Robert fait partie des nombreux informateurs plus ou moins officiels qui hantent la procédure.
Des individus au profil trouble et aux motivations variées, devenus les rouages indispensables d’un scandale policier aux conséquences dévastatrices. Deux de ces «tontons» – des indics dans le jargon policier – ont déjà été mis en examen notamment pour «trafic de stupéfiants en bande organisée» et «association de malfaiteurs», aux côtés de cinq policiers