Invité ce lundi 25 mars au journal télévisé de France 2, Gérald Darmanin a poursuivi son travail de service après-vente des opérations dites «place nette XXL» contre la drogue annoncées le 19 mars par Emmanuel Macron lors d’une visite à Marseille. Selon le ministre de l’Intérieur, 496 interpellations ont eu lieu en France en une semaine dans le cadre du dispositif. Ce chiffre comprend les interpellations de la première opération le 19 mars à la Castellane, une cité de Marseille gangrenée par les trafics, mais aussi celles des quatre nouvelles opérations menées lundi dans le Nord, en région parisienne, dans l’agglomération lyonnaise et à Dijon (Côte-d’Or). «Nous avons un objectif de 850 personnes à interpeller», a déclaré Gérald Darmanin lundi matin à Roubaix.
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— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 25, 2024
Dans le Nord, l’ancien maire de Tourcoing a indiqué que «15 000 policiers, gendarmes et douaniers [étaient] mobilisés cette semaine» en France sur les opérations dites «place nette XXL», soulignant qu’il souhaitait «démanteler des points de deal en intégralité», jusqu’aux «têtes de réseau». Il a annoncé que d’autres opérations de ce type seraient menées «dans plusieurs autres agglomérations dans les jours et les semaines qui viennent». Elles seront destinées à «porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues», selon ce qu’avait promis le président Emmanuel Macron à Marseille. «Soit nous lâchons le travail contre la drogue et alors nous sommes comme les Pays-Bas, comme la Belgique, parfois comme l’Espagne, comme d’autres pays d’Amérique du Sud, aux mains des narcotrafiquants», soit «nous luttons contre une pieuvre dont on ne doit pas simplement couper les pattes mais atteindre la tête», a prévenu Gérald Darmanin, évoquant de récentes arrestations de trafiquants au Maroc et au Liban.
«Vider la mer avec une petite cuillère»
80 personnes ont été interpellées et placés en garde à vue dans le Nord, où 1 100 policiers et gendarmes ont été engagés, selon un communiqué de la préfecture. Quelque 65 000 euros d’avoirs criminels, 2,5 kg de drogue (cannabis et héroïne) et trois armes ont été saisis. Lundi matin, le préfet a souligné que l’opération était «multi-délinquance», avec un focus sur les stupéfiants, alors que le directeur interdépartemental de la police nationale Thierry Courtecuisse anticipait de futures «saisies immobilières». Des opérations ont notamment eu lieu à Lille, Tourcoing et Roubaix, a précisé le ministre de l’Intérieur, qui a estimé que les «difficultés» rencontrées par Roubaix, une des villes les plus pauvres de France, étaient liées à la «proximité avec la Belgique». «On est en train de leur demander de vider la mer avec une petite cuillère», a réagi le député LFI David Guiraud, présent lors de la visite, estimant que «le compte n’y est pas pour Roubaix» en matière d’effectifs «au niveau de la brigade des stups […] de la protection des mineurs, de la police judiciaire».
A Dijon, l’opération mobilisera 500 policiers et 500 gendarmes par semaine pendant trois semaines minimum, selon le préfet. Elle a permis d’arrêter neuf personnes sur une cinquantaine «d’objectifs judiciaires» donnés aux forces de l’ordre, a indiqué le procureur Olivier Caracotch. Dans l’agglomération lyonnaise, Gérald Darmanin a indiqué que l’opération avait lieu dans le quartier du Tonkin, à Villeurbanne, où il s’était rendu vendredi. A Marseille, 900 policiers, gendarmes et douaniers avaient été mobilisés au premier jour de l’opération dans la ville et dans les Bouches-du-Rhône, selon la préfecture. Trois jours après le lancement de l’opération, 22 kilos de stupéfiants avaient été saisis, 71 personnes placées en garde à vue, plus de 385 000 euros en liquide ou en avoirs et quatre armes saisies. Selon Gérald Darmanin, «la semaine passée, 97 % des individus ciblés ont été interpellés».