Une alerte enlèvement a été déclenchée jeudi dans l’Orne pour une adolescente de 12 ans, prénommée Lucie. Il était 15 heures. Un peu plus de trois heures plus tard, le parquet a annoncé que Lucie a été retrouvée à Montbert en Loire-Atlantique, «saine et sauve» selon la gendarmerie.
Le suspect, âgé de 34 ans, a été interpellé et placé en garde à vue pour arrestation, enlèvement ou détention arbitraire de mineur de 15 ans. Nommé Charles Foury, il est un ami du père de Lucie. Selon le procureur d’Argentan, il a déjà été condamné «notamment pour des faits de violences par conjoint et sur mineur de 15 ans et de menace de mort réitérée» et fait l’objet d’une mesure de tutelle.
La préadolescente «sera entendue et prise en charge en qualité de victime et restituée à ses parents à l’issue», avait ajouté le procureur jeudi. Il avait aussi précisé que Lucie entretenait des «relations» avec lui. Ce vendredi, le ministère public a annoncé que le trentenaire est également soupçonné de l’avoir violée. Il est désormais poursuivi pour viol sur un mineur de moins de 15 ans, sollicitation d’un mineur pour diffuser son image à caractère pornographique, «corruption de mineur» ou conduite sans permis notamment.
Le parquet d’Argentan déclare s’être dessaisi de l’affaire au profit du celui de Caen, qui dispose d’un pôle de l’instruction compétent pour ce genre d’affaires.
Décryptage
Ce sont la mère et le beau-père de la jeune fille qui ont donné l’alerte après avoir constaté sa disparition de leur domicile de Dompierre mercredi vers 22 h 30, prévenant immédiatement la gendarmerie. Dès mercredi soir, une équipe cynophile a été dépêchée pour des recherches aux abords du domicile de la jeune fille, a indiqué à l’AFP la gendarmerie nationale.
L’alerte, diffusée ce jeudi, donnait plusieurs informations sur l’adolescente. «Elle mesure 1m36, elle est brune aux cheveux longs, mince et de type caucasien. Elle a une cicatrice discrète à l’œil gauche, et porterait une chevalière dorée à la main droite et une montre-bracelet rose. Elle est vêtue d’un jogging gris, un sweat beige et des chaussons.»
Véhicule repéré près d’Avranches
Le procureur d’Argentan a indiqué dans l’après-midi que le véhicule, «emprunté au père de la mineure» mercredi à partir de 19 h 30, a été localisé jeudi à 03 h 30 sur la RN175, à proximité d’Avranches, dans le sens Caen vers Rennes. «Le téléphone portable du mis en cause était localisé dans la région de Rennes à 4 h 46 mais aucune localisation plus récente de la mineure ou du véhicule ou du téléphone» n’a pu être obtenue, a ajouté Christophe Bogliolo.
Une enquête en flagrance du chef d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de mineur de 15 ans a été confiée par le parquet d’Argentan aux gendarmes de la section de recherches de Caen et à la brigade de recherches de Domfront-en-Poiraie.
Le dispositif enclenché une trentaine de fois en France
Adopté en France en février 2006, le dispositif «alerte-enlèvement» est un dispositif d’alerte massive et immédiate déployé pour aider à la recherche d’un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan «Amber Alert», créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat de la petite Amber Hagerman. Il a été déclenché en France à plus d’une trentaine de reprises depuis sa création.
Il n’est activé que si plusieurs critères sont réunis : il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure, son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger et des éléments d’information doivent permettre de la localiser.
Mise à jour : ce vendredi 26 septembre à 19 h 59, avec l’ajout de la déclaration du parquet sur les soupçons de viol.