Leurs quatre visages ont orné les frontons des mairies plus de 300 jours durant, restant longtemps figés dans les mémoires. «Ils sont partis pour vous, ils reviendront grâce à vous», pouvait-on lire sur la banderole de l’ONG Reporters sans frontières, appelant à se mobiliser pour leur libération. En juin 2013, quatre journalistes français partis documenter la guerre civile en Syrie étaient enlevés par le groupe jihadiste Etat islamique en Irak et au Levant, devenu ensuite l’Etat islamique (EI). D’abord, le grand reporter Didier François (ancien journaliste à Libération) et le photographe Edouard Elias, en mission pour Europe 1. Le 6 juin, ils sont kidnappés dans les environs d’Alep, peu après leur passage matinal de la frontière turco-syrienne à pied. Le 22 juin, le journaliste indépendant Nicolas Hénin, travaillant pour le Point, est à son tour enlevé dans une rue de Raqqa, fief de l’organisation terroriste. Puis, trois heures plus tard, son binôme photographe Pierre Torres est embarqué, lui aussi, par des hommes masqués et armés. Le début d’une longue et éprouvante captivité, jusqu’à leur délivrance le 18 avril 2014.
Presque onze ans après la fin de leur séquestration, le procès de ceux que la justice