L’homme touché par balles lors d’un contrôle policier, surpris en train de taguer des croix gammées à la gare d’Austerlitz, est mort lundi soir, «peu avant 22 heures», annonce ce mardi 4 février le parquet de Paris à Libération. Il avait été déclaré en état de mort cérébrale dans la soirée.
Des agents de la Sûreté ferroviaire (Suge), chargés de faire respecter la sécurité en gare, ont fait usage de leur arme hier sur «un individu qui taguait une croix gammée» en gare d’Austerlitz, apprenait Libération de source policière. Ce dernier s’est montré menaçant lorsque, au moment du contrôle, il a «sorti une arme», précisait cette même source, sans donner davantage de détails sur la nature de cette arme. L’un des agents, qui a fait feu «à plusieurs reprises», avait alors blessé deux personnes : l’individu contrôlé, déclaré mort depuis, ainsi qu’«un tiers», pris en charge par les secours.
Contacté par Libération, le parquet de Paris, précisait alors qu’une personne, «a été repérée en train d’effectuer des dégradations (manifestement de type nazi)». En début de soirée, ce suspect était identifié comme un homme de 49 ans, né en Syrie et domicilié à Paris. «A l’approche des agents de la Suge, l’homme aurait brandi une arme, qui s’est par la suite avérée factice, et n’aurait pas obtempéré aux injonctions qui lui étaient faites de la lâcher. Au moins un des agents de la Suge a alors fait usage de son arme à feu.» Le parquet de Paris ajoute ce mardi que «les témoignages confirment les gestes décrits et les multiples sommations des agents de la SUGE avant les tirs». La garde à vue de l’agent a été levée dans la matinée du 4 février.
«Les gens avaient l’air d’avoir peur, certains couraient…»
L’autre personne, «victime par ricochet» et «blessé à un degré de gravité moindre», est un chauffeur de taxi qui a été touché au pied. Il a été également hospitalisé sans que ses jours ne soient en danger. Deux enquêtes ont été ouvertes et confiées à la police judiciaire de la préfecture de police. La première sur «les violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée de mission de service public». La deuxième sur «les violences avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée de mission de service public ayant entraîné la mort». L’agent qui a fait usage de son arme, un homme âgé de 46 ans, a été placé en garde à vue le temps des premières vérifications.
«J’étais assise hors de la gare, juste devant l’entrée. J’ai entendu tirer puis des cris… La police est arrivée immédiatement derrière. C’était à proximité de la station de taxis, j’ai pensé que c’était une dispute entre deux conducteurs mais les gens avaient l’air d’avoir peur, certains couraient…», explique à l’AFP une Russe qui vit à Paris et a été témoin de la scène.
Le parvis de la gare, située dans le XIIIe arrondissement de la capitale, est entièrement fermé au public. Des policiers ainsi que des militaires du plan Vigipirate y sont déployés. Un camion de pompiers est également stationné devant une des entrées de la gare alors que le quai d’Austerlitz est fermé à la circulation, un périmètre de sécurité a été installé. «La circulation des trains reprend progressivement», lançaient les haut-parleurs à 15 h 40. «Pour des mesures de sécurité et de vérification», un des halls reste fermé, indiquait à son tour un message diffusé dans la gare quelques minutes plus tard.
Mise à jour mardi 4 février avec la mort de l’homme touché par balles.