La préfecture de police de Paris a averti ce vendredi 10 octobre qu’elle s’opposait à l’interdiction, réclamée par des élus de gauche, du concert prévu dimanche au Zénith du groupe d’heavy metal Disturbed, dont le chanteur est un fervent soutien de Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien. L’instance dirigée par Laurent Nuñez a estimé «que les conditions n’étaient pas réunies pour interdire cet événement, une telle atteinte à la liberté d’expression ne pouvant être prononcée qu’au regard de conditions restrictives».
«Le groupe Disturbed s’est engagé auprès du Zénith à ce qu’aucun propos contraire au règlement intérieur de la salle ou à la loi ne soit tenu», a-t-elle ajouté. «Si tel ne devait pas être le cas, des actions en justice seraient engagées», a prévenu la préfecture de police de Paris. Avant d’ajouter qu’«un dispositif de sécurité adapté à l’événement» sera mis en place.
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Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Thomas Portes, avait demandé l’interdiction de ce concert qui constitue, selon lui, «une menace directe pour l’ordre public». Il avait rappelé qu’en juin 2024, le chanteur du groupe, David Draiman, s’était mis «en scène sur une base militaire israélienne, signant une bombe prête à être larguée sur Gaza».
Le sénateur communiste Ian Brossat et le député socialiste Emmanuel Grégoire, tous deux candidats à la mairie de Paris, ont également demandé l’interdiction du concert.
Disturbed, fondé en 1994 à Chicago, est devenu l’un des groupes de heavy metal les plus populaires des années 2000 grâce à son premier album «The Sickness» sorti en 2000, suivi de «Believe» en 2002, deux énormes succès commerciaux.
De son côté, David Draiman, né en 1973 à New York, a été élevé dans une famille juive dont certains membres vivent aujourd’hui en Israël et a souvent pris position publiquement pour dénoncer des artistes appelant au boycott du pays, comme le guitariste de Pink Floyd Roger Waters.