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Libération
Faits divers

Attaque à la gare de Lyon : la garde à vue de l’assaillant a repris, après avoir été levée en raison de son «état psychiatrique»

Trois personnes ont été blessées, dont une grièvement, par un homme samedi 3 février au matin dans la gare parisienne. Pris en charge à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris dans la soirée, il est de nouveau interrogé par la police ce dimanche.
A la Gare de Lyon, à Paris, le 3 février au matin. (Thomas Samson/AFP)
publié le 3 février 2024 à 8h57
(mis à jour le 4 février 2024 à 17h13)

La garde à vue de l’homme de 32 ans qui a blessé trois personnes au couteau samedi matin gare de Lyon à Paris a finalement repris, a déclaré le parquet de Paris ce dimanche 4 février. Elle avait été interrompue samedi soir car l’examen de comportement avait révélé «un état psychiatrique incompatible avec la mesure de contrainte».

Après son interpellation, l’homme aurait dit «spontanément» souffrir de «troubles psychiatriques» et «des médicaments» ont été retrouvés sur lui, avait déclaré plus tôt le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Selon lui, il ne s’agirait pas d’un acte terroriste. Le Parquet national antiterroriste est en observation dans cette affaire.

«Maîtrisé par des passants»

Peu avant 8 heures samedi matin, il aurait attaqué plusieurs personnes au couteau et au marteau en gare de Lyon à Paris. Trois personnes ont été blessées, dont une gravement touchée à l’abdomen. Son pronostic vital «serait toujours engagé» ce dimanche, d’après le parquet. En revanche, l’une des deux autres personnes blessées plus légèrement était déjà sortie de l’hôpital samedi soir.

Le suspect a rapidement été interpellé. «Merci à ceux qui ont maîtrisé l’auteur de cet acte insupportable», a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans un message publié sur X (ex-Twitter). L’homme «a d’abord été maîtrisé par des passants» avant l’intervention de la Suge, la police ferroviaire de la SNCF, qui l’a ensuite remis à la police, a détaillé la source policière. Le suspect «n’aurait pas crié durant son action», a ajouté cette source.

Il a présenté aux policiers un permis de conduire italien et il serait «en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable» selon les documents en sa possession. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité. Selon ses papiers, il est né le 1er janvier 1992. Il était jusque-là inconnu des services de police français comme italiens, selon une source policière

Les enquêteurs cherchent à authentifier un compte TikTok ouvert au nom de l’assaillant sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Sur l’une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, l’auteur du compte écrit : «R.I.P. (repose en paix, ndlr) dans trois mois, qu’Allah m’accueille dans son paradis». Dans d’autres vidéos, il exprime notamment son ressentiment à l’égard de la France, faisant référence à l’intervention militaire française au Mali.

Les faits ont eu lieu dans le hall 3 de la gare, situé en souterrain, qui mène notamment aux trains de banlieue comme les RER A et D et la ligne R qui dessert le sud de la Seine-et-Marne. «Il y a une intervention des forces de l’ordre et des secours actuellement dans le Hall 1 et 3 qui les rendent inaccessibles momentanément», a indiqué la SNCF sur X. «Le trafic est ralenti entre Paris Gare de Lyon et Montargis et entre Paris Gare de Lyon et Montereau», a-t-elle également annoncé, évoquant «un acte de malveillance».

Un grand paravent a été installé pour cacher la scène. Plus d’une dizaine d’agents des forces de l’ordre en tenue et d’autres en civil avec des brassards orange étaient également visibles. Le parquet de Paris a indiqué avoir été avisé des faits. Une enquête a été ouverte et confiée au 2e district de la police judiciaire selon une source proche du dossier. Le Parquet national antiterroriste a précisé pour sa part être en observation.

L’attaque s’est produite à moins de six mois des Jeux olympiques de Paris où 15 millions de visiteurs sont attendus dans la capitale, dans un contexte sécuritaire tendu.

La gare de Lyon est la première gare de France en termes de trafic grandes lignes, devant la gare du Nord. C’est d’ici que partent notamment tous les TGV pour les stations de ski pendant les vacances d’hiver. Plus de 100 millions de voyageurs transitent chaque année dans cette gare dont les lignes desservent le sud-est du pays, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté mais aussi la Suisse et l’Italie.

Mise à jour : dimanche 4 février à 17 h 13, avec l’ajout de la reprise de la garde à vue et le pronostic toujours engagé pour la personne gravement blessée.