Ses motivations restent encore totalement floues. Un homme a été interpellé mardi 4 février à Paris après s’être attaqué à trois policiers qu’il a blessés légèrement, juste devant la préfecture de police de Paris, un bâtiment particulièrement protégé en plein cœur de la capitale. Au lendemain des faits, de premiers éléments se dessinent sur la personnalité instable de l’agresseur présumé. Libé fait le point.
Les faits
Les faits se sont déroulés peu avant 13 heures, rue de la Cité, devant l’entrée de la préfecture de police côté Notre-Dame de Paris. Trois agents de la brigade des réseaux ferrés franciliens (BRF) étaient «en mission» devant le bâtiment, quand ils ont été attaqués «par un individu qui s’est précipité sur [l’un d’entre eux] pour essayer de lui prendre son arme», a expliqué le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Un des policiers a reçu «un coup de poing au visage», puis l’agresseur a été «immédiatement interpellé» par les fonctionnaires, aidés par «des effectifs qui se trouvaient en sécurisation de la préfecture de police», a poursuivi le préfet de police.
Trois policiers ont été légèrement blessés : celui qui a reçu un coup au visage ainsi que deux jeunes agents, dont une femme blessée au doigt et un autre à la main, sans doute avec un morceau de verre, comme le «disent» les policiers, a relaté Laurent Nuñez. Le parquet de Paris a précisé que l’homme était «porteur d’un morceau de miroir brisé», mais qu’il n’était «pas établi qu’il s’en serait servi».
Le préfet de police a affirmé rapidement que l’agresseur avait «crié plusieurs fois ‘’Allah Akbar’’» selon les policiers visés. A l’issue des premières auditions, le parquet de Paris a fait savoir que le suspect a prononcé ces mots «lors de son trajet vers le commissariat après son interpellation».
Le profil du suspect
L’agresseur, âgé d’une vingtaine d’années, aurait assuré dans un premier temps être d’origine soudanaise, selon une source policière. Plus prudent, le parquet de Paris déduit pour le moment «par rapprochement d’images» qu’il «pourrait s’agir d’un homme né en septembre 2001 en Somalie».
On ignore pour le moment depuis quand il se trouvait en France. Selon la même source, le suspect n’a jamais été condamné judiciairement mais il a été interpellé à trois reprises en 2023. D’abord pour une affaire de violences et menaces de mort contre son père, classée parce que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée. Puis, en octobre 2023, alors qu’il lui était reproché d’avoir tenté de s’emparer de l’arme d’un agent de la sûreté ferroviaire (SUGE), mais l’affaire avait également été classée «au motif de son irresponsabilité pénale». Enfin, en décembre 2023, alors qu’il était soupçonné d’avoir tenté de prendre l’arme d’un policier lors d’un contrôle. L’affaire avait aussi été classée «au motif de son irresponsabilité pénale et de son hospitalisation d’office».
L’avancée de l’enquête
Les investigations ont été confiées à la police judiciaire. A cette heure le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pas saisi de l’enquête.
Le suspect a été examiné dans la nuit de mardi à mercredi, puis sa garde à vue a été levée pour raison médicale. «Il a été conduit à l’infirmerie psychiatrique de la ville de Paris», a déclaré le parquet de Paris.
Par ailleurs, cet homme faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), selon une source proche du dossier.
Mise à jour : ce mercredi 5 février à 12 heures, avec l’ajout d’éléments supplémentaires communiqués sur le profil du suspect.