Une personne est morte et plusieurs personnes ont été blessées ce mercredi 17 juillet dans le XXe arrondissement de Paris, après qu’une voiture a percuté la terrasse d’un bar. Contacté par Libération, le parquet de Paris indique qu’une enquête a été ouverte pour «homicide involontaire, blessures involontaires par conducteur et mise en danger». C’est le service du traitement judiciaire des accidents qui a été saisi.
«Une dizaine de personnes en terrasse»
«Le conducteur du véhicule a été interpellé et placé en garde à vue de ces chefs», précise la même source qui ajoute que, à ce stade, une victime est morte, trois victimes sont hospitalisées en urgence absolue et trois autres victimes hospitalisées en urgence relative. La piste d’un «accident routier» est «privilégiée à ce stade», indiquait un peu plus tôt une source policière.
Selon plusieurs témoins, les faits ont eu lieu aux alentours de 19 h 20, sur la terrasse du bar le Ramus. Le conducteur du véhicule aurait tenté de prendre la fuite à pieds. Alors qu’une source policière indiquait dans un premier temps que le passager du véhicule avait été interpellé, le parquet de Paris précise à Libération que seul le conducteur a été arrêté.
Une Toyota noire aurait percuté la terrasse après une perte de contrôle du véhicule par son chauffeur. «Il y avait une dizaine de personnes en terrasse», précise auprès de Libé un témoin, qui ajoute avoir vu plusieurs blessés dont «un homme allongé et un homme le crâne ouvert». «J’ai dû retirer des chaises sur des gens en sang», raconte une autre passante. «J’ai vu quatre personnes dont trois inconscientes et une personne baignant dans son sang», indique un autre témoin.
Un homme arrêté, la foule l’a hué
A l’entrée de son hôtel, le gérant raconte à Libération : «La voiture est passée deux fois très rapidement» avant de foncer sur la terrasse qui était selon lui remplie. «La porte est tombée, les chaises ont toutes été balayées, tout le monde était à terre.» Il assure avoir vu un homme d’une «trentaine» d’années s’enfuir vers le cimetière du Père-Lachaise. Nino, 17 ans, n’a pas vu l’accident directement. «Dans un premier temps, j’ai entendu des gros boums, j’ai cru que c’était des tirs. Je suis descendu et mon frère a appelé les pompiers.» Toujours choqué, il raconte sans s’interrompre : «Quand je suis arrivé sur place, il y avait des personnes grièvement blessées. Un homme contre un arbre avait le bras en sang, une personne âgée était allongée dans son sang, sur le côté il y avait une mère et sa fille… Un homme est venu, il m’a dit que son oncle travaillait au bar et il s’est mis à hurler en le voyant blessé.»
Selon lui, un homme était toujours dans le véhicule à l’arrivée de la police quelques minutes après. «Ils l’ont sorti et ont voulu l’arrêter, il a essayé de s’enfuir mais ils ont réussi à le menotter. La foule l’a hué. Ma mère elle était en pleurs devant tout ça.»
Autour du rond-point de Gambetta, véhicules de police, de pompiers et de militaires s’entassent. Arme à la main, militaires et policiers se retrouvent à faire la circulation pour les cyclistes tandis que de nouvelles sirènes se font entendre au loin. Un policier éloigne les badauds d’une rue supplémentaire. «C’est grave ?» lui demande le jeune homme. «C’est grave peut-être, là je ne peux pas vous donner plus d’informations.»
A moins de dix jours des JO
Ces faits interviennent à moins de dix jours de l’ouverture des Jeux olympiques, pour lesquels quelque 35 000 policiers et gendarmes et 18 000 militaires français seront mobilisés en moyenne chaque jour. A partir de jeudi, dès 5 heures, et jusqu’au 26 juillet, le périmètre de sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme sera activé à Paris aux abords des quais de Seine, en vue de la cérémonie d’ouverture des JO.
Quelque 326 000 spectateurs – 104 000 places payantes sur les quais bas, 222 000 places gratuites sur les quais hauts – sont attendus le 26 juillet pour assister à la cérémonie d’ouverture sur la Seine, la première dans l’histoire des Jeux qui se déroulera hors d’une enceinte sportive. Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris «ne font pas l’objet d’un ciblage spécifique par les organisations terroristes internationales», avait assuré mardi le procureur national antiterroriste Olivier Christen, soulignant néanmoins la «résurgence» de la menace terroriste pour «l’ensemble du territoire».
Mise à jour à 21 h 59, le parquet de Paris indique qu’une enquête a été ouverte pour «homicide involontaire» ; à 23 h 04, seul le conducteur a été interpellé.