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Claude Lévêque, en octobre 2015 à Paris.Claude Lévêque, en octobre 2015 à Paris. (Audoin Desforges/Libération)

Enquête (1/3)

Pédocriminalité, le système Lévêque raconté par ses victimes : révélations sur quarante ans d’impunité du plasticien

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A travers des témoignages inédits, «Libération» dissèque l’emprise de cette icône de l’art contemporain. Plusieurs hommes abusés par l’artiste dénoncent pour la première fois des faits non prescrits, ouvrant la possibilité d'un procès.
publié le 16 avril 2025 à 11h30

Vivre en ayant été façonné par la perversité d’un autre. Briser l’emprise, puis se réinventer. C’est le sentier qu’arpentent les victimes du plasticien Claude Lévêque, depuis qu’une première plainte, déposée en 2019, et révélée par le Monde en 2021, a commencé à fracturer le silence. L’une d’elles, Armand, résume : «Pour nous, c’est comme sortir d’une secte, se libérer d’un gourou, on a été manipulé, et c’est presque plus fort que le souvenir des abus sexuels.» Icône de l’art contemporain, représenté successivement par deux des plus grosses galeries françaises qui proposent ses installations à prix d’or, l’artiste de 72 ans a été mis en examen le 31 mars 2023 pour «viols sur mineur de 15 ans», «viols sur mineur par personne ayant autorité de droit ou de fait sur la victime», et «agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité». Un contrôle judiciaire lui a également été notifié, lui interdisant d’entrer en contact avec dix témoins et plaignants. Selon nos informations, l’instruction

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