C’est un grand classique du genre en matière d’affaires politico-financières. La justice française frappe fort en première instance, puis met la pédale douce en appel, histoire d’éviter aux cols blancs d’aller au ballon. Cas d’école avec les époux Fillon, poursuivis pour détournement de fonds publics ; François, 68 ans, employant son épouse, Penelope, 66 ans, depuis son élection à l’Assemblée nationale en 1981 – il était alors le plus jeune député de France, mais déjà aguerri aux ficelles parlementaires. Pour des raisons de prescription, la justice pénale ne retiendra que la période comprise entre 1998 et 2013 : sur ces seules années, Penelope Fillon aura encaissé plus d’un million d’euros aux frais du contribuable (sauf durant le bail de son époux à Matignon entre 2007 et 2012).
En juin 2020, le tribunal correctionnel avait condamné en première instance l’ex-Premier ministre à cinq ans de prison (le maximum possible en matière de détournement de fonds publics), dont deux ans ferme : soit un passage obligé par la case prison. Lundi, la Cour d’appel a donc ramené la condamnation à quatre ans de prison dont un ferme, soit une peine aménageable par le juge d’application des peines sous bracelet électronique, comme l’avait suggéré le parquet général à l’audience – Penelope étant condamnée en première instance comme en appel à une simple peine avec sursis. Mais les époux Fillon entendent poursuivre leur combat pénal devant la Cour de cassation, ce qui reporte leur éventuel placeme