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Libération
#MeToo

Pierre Gendronneau, numéro 2 du Festival d’Avignon, visé par une enquête après des signalements de violences sexuelles

Le directeur délégué général de la manifestation quittera son poste le 13 juin. Il est visé par une enquête du parquet pour des faits survenus alors qu’il officiait pour le Festival d’automne.
Pierre Gendronneau, à Avignon, en août 2023. (Angelique Surel/Le Dauphiné Libéré.MaxPPP)
publié le 27 mai 2025 à 22h04

Le parquet de Paris a confirmé ce mardi 27 mai avoir ouvert une enquête visant Pierre Gendronneau, directeur délégué général du Festival d’Avignon, sur de possibles faits de harcèlement sexuel alors qu’il occupait un autre poste, après avoir reçu un signalement du ministère de la Culture en ce sens. Ce signalement visait des faits dénoncés par une salariée du Festival d’automne parisien, où officiait Pierre Gendronneau avant février 2023 et son arrivée à Avignon, avait indiqué fin avril à l’AFP le directeur de l’événement parisien, Emmanuel Demarcy-Motta.

Le ministère public a simplement confirmé avoir «reçu» cet «article 40» : selon le code de procédure pénale, toute autorité constituée qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenue d’en donner avis sans délai au procureur de la République. Le parquet a par ailleurs indiqué «que l’enquête avait été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes [BRDP]».

«Près de deux ans après son départ, soit à l’automne 2024, m’ont été signalés par une salariée qui disait en avoir été victime des faits de harcèlement sexuel de la part de Pierre Gendronneau», a expliqué à l’AFP Emmanuel Demarcy-Motta. Le Festival d’automne a mandaté le cabinet Egaé, dirigé par Caroline De Haas, pour une enquête interne.

Départ «d’un commun accord»

«Un signalement a été fait au ministère. J’ai demandé à pouvoir en parler avec tous les membres de l’équipe du festival, et nous avons mis en place une procédure pour parvenir à un diagnostic. Mais Pierre Gendronneau n’étant plus salarié, il n’y a pas de contradictoire, et pas de sanction possible au sein du Festival d’automne», a ajouté le mois dernier, Emmanuel Demarcy-Motta.

C’est la découverte de ce signalement du ministère qui a amené le directeur du Festival d’Avignon, Tiago Rodrigues, à mandater Egaé pour mener également une enquête interne, réalisée «en novembre et décembre», a précisé ce dernier. «Plusieurs avocats indépendants», sollicités par le Festival, ont conclu que «l’enquête ne révélait pas de faits avérés de harcèlement ou de violence de la part de Pierre Gendronneau pendant sa période de travail» à Avignon, avait poursuivi Tiago Rodrigues.

Mais l’existence d’accusations «antérieures à son arrivée au Festival d’Avignon et d’autres enquêtes déclenchées a créé un climat de suspicion à son égard. Cela devenait impossible pour lui de mener sa mission», a encore expliqué Tiago Rodrigues, annonçant le départ, «d’un commun accord», de Pierre Gendronneau le 13 juin, «pour des raisons personnelles» et à la suite de ces «accusations» de violences sexuelles et sexistes. Sollicitées mardi par l’AFP, les directions des deux festivals n’ont pas fait de commentaire.