Quatre-vingt-six ans, c’est un âge avancé pour être happé par un ouragan. Ce 10 février 2023 est un vendredi d’hiver comme tant d’autres : après avoir fait des courses au Carrefour de Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne, Michel G. rentre chez lui en Twingo et roule sur une départementale tracée au milieu des champs. Ligne droite, chaussée sèche, soirée ordinaire. Vers 18h45, tout bascule en un coup de volant : l’octogénaire voit une Peugeot 3008 circulant en sens inverse se déporter sur sa gauche et percuter la Renault Mégane qui roule juste devant lui.

Choc frontal, fracas de tôles. A peine le temps de freiner, le vieil homme tape dans l’arrière de la Mégane. Face à lui, deux véhicules bloquent désormais la route, carrosseries détruites, airbags déployés. L’une d’elles a les roues arrière dans le fossé. Dans la Renault Mégane, une famille brisée, avec un père de famille, sa belle-sœur enceinte de six mois et son fils de 6 ans, héliportés vers les hôpitaux les plus proches. Dans la Peugeot 3008, un humoriste de 54 ans, Pierre Palmade, hagard, ainsi que deux passagers. Une scène d’horreur, quatre destins foudroyés et bientôt, des millions de Français fascinés.

Dix-huit mois ont passé. Dix-huit mois d’enquête sur un accident de la route, d’emballement médiatique, de débats politiques sur la création d’un délit