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Justice

Piratage d’Adecco : à Lyon, le procès hors norme de hackeurs hameçonnés par «une forme d’escalade addictive»

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Quatorze prévenus sont jugés jusqu’au 27 juin pour «escroquerie en bande organisée», «faux et usage de faux» et «blanchiment d’argent», après avoir massivement piraté les données du leader de l’intérim. Ils auraient empoché plusieurs millions d’euros.
L'ancien salarié d'Adecco (à droite), qui avait vendu ses codes pour pénétrer la base de données de son employeur, le 16 juin au tribunal judiciaire de Lyon. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK/AFP)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 16 juin 2025 à 18h33

C’est un procès inédit qui vient de s’ouvrir dans la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Lyon. Jusqu’au 27 juin, durant deux semaines, de jeunes hackeurs et de petits escrocs vont être jugés pour un piratage massif des données de l’agence d’intérim Adecco et de multiples arnaques en ligne, lors d’une audience aux mensurations superlatives. Plus de 70 000 victimes identifiées, plus de 2 400 constitutions de parties civiles, quatorze prévenus qui devront répondre à une vingtaine de chefs d’inculpation – allant de l’«escroquerie en bande organisée» au «blanchiment d’argent», en passant par le «faux et usage de faux» – pour lesquels ils encourent jusqu’à dix ans de prison… Le préjudice subi par des particuliers, des banques et des assurances s’élèverait à plusieurs millions d’euros. Deux autres prévenus, mineurs, ont été renvoyés devant le tribunal pour enfants de Lyon.

L’histoire démarre à Besançon, en juin 2022. Un stagiaire devenu salarié au sein de l’agence locale du