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Reportage

«Place nette XXL» à Marseille : dans la cité de la Castellane, l’opération «tue plus les habitants que le trafic»

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La cité marseillaise, l’une des places fortes du trafic de drogue, vit depuis la visite d’Emmanuel Macron au rythme des contrôles policiers devenus routiniers. Si la présence des forces de l’ordre dissuade temporairement les trafiquants, ses habitants restent peu convaincus des effets de l’opération.
Dans la cité de la Castellane 20 jours après la visite surprise d'Emmanuel Macron dans le cadre de l'opération "Place Nette XXL", à Marseille, le 5 février 2024. (Patrick Gherdoussi/Divergence pour Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 8 avril 2024 à 20h33

Les observateurs réguliers sont formels : le niveau du monticule de gravats, matelas, tôles et autres pneus qui trône depuis des lustres devant l’une des entrées de la Castellane a clairement baissé. Mais il en reste encore, suffisamment pour couvrir la chaussée et espérer un nouveau passage des équipes de nettoyage dépêchées ces derniers jours dans la cité du 15e arrondissement de Marseille. «Place nette», mais pas tout à fait, donc. C’est dans ce grand ensemble dans le nord de la ville, connu pour être l’un des spots historiques du trafic local, que l’Etat a débuté, le 18 mars, sa grande opération nationale de lessivage pour lutter contre la drogue.

Ce jour-là, dans la matinée, près de 80 policiers ont investi la zone fouillée du plafond à la cave, voitures comprises, avec contrôles d’identité pour tout le monde. De l’ordinaire pour les résidents de la cité, régulièrement ciblée dans le cadre des opérations de «pilonnage». Sauf que cette fois,