Ça ressemble à une question innocente. Samedi, le directeur du bâtiment D3 de la prison de Fleury-Mérogis a interpellé Me Raphaël Kempf, à propos de la prolongation de l’isolement de son client, Yassine Atar, «du 14 juillet au 14 octobre 2022». Mais Yassine Atar est un des vingt accusés du procès des attentats du 13 novembre, qui se joue depuis septembre et dont le verdict est prévu le 29 juin. Yassine Atar serait donc destiné à rester en prison, peut-être même dans les conditions «si difficiles» de l’isolement, avant même d’avoir été jugé. Ce lundi, au cours de sa plaidoirie pour la défense de son client, Raphaël Kempf, s’est ému de cette interrogation précoce. Il note, devant la cour d’assises spécialement composée, que le Parquet national antiterroriste (Pnat) chargé de porter l’accusation, a même envoyé «un courrier électronique de monsieur l’avocat général, qui disait ne pas s’opposer à la prolongation de cet isolement». «Cela m’a choqué, et cela m’a fait sentir à quel point de manière très concrète, on pouvait renoncer à certaines choses au nom de la lutte antiterroriste. On oublie que Yassine Atar est présumé innocent.»
«De quoi est-il accusé ?»
Yassine Atar, 35 ans, est poursuivi dans ce dossier pour association de malfaiteur terroriste. Le Pnat, soutient qu’il était présent «à des dates clés» de la préparation des att