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Justice

Plainte contre Houellebecq : la Grande Mosquée de Paris «renonce aux poursuites judiciaires»

La semaine dernière, la Grande Mosquée avait annoncé son intention de porter plainte contre Michel Houellebecq pour ses propos «violents» visant les musulmans. Après des regrets exprimés par l’écrivain, elle renonce aux poursuites.
L'avocat franco-algérien et recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz pose dans la mosquée à Paris, le 13 octobre 2022. (Joel Saget /AFP)
publié le 6 janvier 2023 à 12h57

Un avertissement pour lui clouer le Houellebecq ? Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a confirmé vendredi avoir décidé de «renoncer aux poursuites judiciaires» à l’encontre de l’écrivain Michel Houellebecq pour les propos «violents» visant les musulmans, saluant notamment les «regrets» exprimés par le romancier.

Dans un communiqué publié au lendemain d’une rencontre entre les deux hommes, Chems-Eddine Hafiz indique qu’ «après avoir pris connaissance des modifications» des propos incriminés «apportées par Michel Houellebecq et des regrets qu’il a exprimés, la Grande Mosquée de Paris a décidé de renoncer en cet état aux poursuites judiciaires à son encontre».

La semaine dernière, Chems-Eddine Hafiz avait dénoncé des propos «violents» et «extrêmement graves» de l’auteur à l’égard des musulmans parus fin novembre dans la revue Front populaire, dans un entretien avec le philosophe Michel Onfray. Le recteur avait ajouté qu’il portait plainte, mais la plainte n’a jamais été déposée officiellement.

Dans l’interview, l’auteur du roman Soumission y présentait les musulmans comme une menace pour la sécurité des Français non musulmans. «Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent», y affirmait Michel Houellebecq. Il prédit également de futurs «Bataclan à l’envers» à l’égard des musulmans, en référence aux attentats jihadistes du 13 novembre 2015.

Des paragraphes «ambigus»

Jeudi, l’écrivain a reconnu que certains paragraphes étaient «ambigus» et fait parvenir au Figaro une nouvelle version amendée de ses propos initiaux. Ce que les Français «demandent, et même ce qu’ils exigent, c’est que les criminels étrangers soient expulsés, et en général que la justice soit plus sévère avec les petits délinquants», a-t-il ainsi écrit.

De son côté, Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France, l’une des fédérations composant le Conseil français du culte musulman, qui avait lui aussi annoncé son intention de porter plainte, a indiqué dans un communiqué vendredi vouloir poursuivre son action en justice contre Michel Houellebecq. Il envisage le dépôt de plainte lundi prochain, a-t-il précisé à l’AFP.