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Justice

Plus de 84 000 détenus dans les prisons françaises au 1er juin, un nouveau record

En un an, les prisons françaises comptent 6 500 détenus de plus, selon des données obtenues ce lundi 30 juin auprès du ministère de la Justice. Une surpopulation carcérale à laquelle s’ajoute la vétusté des bâtiments.

Le centre pénitentiaire de Perpignan et sa surpopulation carcérale, en juillet 2023. (Raymond Roig/AFP)
Publié le 30/06/2025 à 21h31

La surpopulation carcérale grimpe toujours. Le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 84 447 au 1er juin, un chiffre supérieur à celui enregistré au 1er mai et qui constituait déjà un niveau inégalé, selon des données obtenues ce lundi 30 juin auprès du ministère de la Justice. Les prisons françaises comptaient seulement 62 566 places opérationnelles au 1er juin, soit une densité carcérale globale de 135 % qui dépassait même les 200 % dans 22 établissements ou quartiers pénitentiaires et 150 % dans 70 autres.

En un an, les prisons françaises comptent donc 6 500 détenus de plus. La densité carcérale atteint dès lors 165,6 % en maison d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines. Le seuil des 80 000 détenus a été franchi pour la première fois au 1er novembre 2024 (80 130). Il n’a cessé depuis de grimper, sauf au 1er janvier où l’on avait enregistré un léger tassement (80 669 détenus contre 80 792 au 1er décembre), pas inhabituel à cette période de l’année.

Plan canicule appliqué

Parmi les personnes incarcérées au 1er juin, 22 445 sont des prévenus, en détention dans l’attente de leur jugement définitif. Au total, 102 639 personnes étaient placées sous écrou au début du mois, un nombre qui ne cesse aussi d’augmenter. Parmi elles, on compte 18 292 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur. La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin 2024 par le Conseil de l’Europe.

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a indiqué que l’une des pistes était de transférer des détenus «qui sont aujourd’hui dans des lieux sursaturés», dans le Sud-Ouest par exemple, vers un «endroit où il y a moins de saturation», comme le Grand Est.

En plus du problème récurrent de surpopulation, les prisons françaises souffrent de la vétusté de ses bâtiments, notamment dans des périodes de fortes chaleurs. Le plan canicule est appliqué depuis «la fin de semaine dernière» dans «l’ensemble des prisons françaises», selon le ministère de la Justice.

L’administration pénitentiaire a organisé par exemple un «accès à la douche favorisé, au-delà du nombre de douches hebdomadaires prévu par la réglementation, en fonction des emplois du temps de journée et de la configuration des locaux». Elle prévoit aussi de «décaler les horaires de promenades et séances de sport en début de matinée et en fin d’après-midi dans la mesure du possible».