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Libération
Drame

Poignardée par son ex-compagnon près de Saint-Malo, Tatiana avait déposé deux plaintes en juillet et août

La femme de 36 ans est morte dans la nuit du 8 au 9 août après avoir été tuée par son ex-conjoint. Deux enquêtes étaient en cours après qu’elle avait déposé deux plaintes dans l’été.
Un hommage a été rendu à Tatiana lundi 11 août à Saint-Jouan-des-Guérets en Ille-et-Vilaine. (Juliette Oriot/MaxPPP)
publié le 12 août 2025 à 19h58
(mis à jour le 13 août 2025 à 9h10)

Un drame dans un drame. Comme de nombreuses femmes victimes de féminicides, Tatiana avait porté plainte avant d’être tuée à l’arme blanche par son ex-compagnon dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 août à Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Vilaine). Selon un communiqué du parquet diffusé ce mardi 12 août, elle s’était rendue une première fois au commissariat de Saint-Malo le 18 juillet. Quelques semaines plus tard, elle avait à nouveau déposé plainte, cette fois auprès de la brigade de gendarmerie de Châteauneuf d’Ille-et-Vilaine. Les deux enquêtes étaient en cours au moment de sa mort.

Lors de son premier échange avec les forces de l’ordre en juillet, elle avait relaté que son ancien concubin, dont elle s’était séparée début juillet, ne cessait de tenter de reprendre contact avec elle depuis. «Afin de la reconquérir, [il] lui envoyait de nombreux messages, tentait de la joindre fréquemment par téléphone et se présentait régulièrement à son domicile, parfois pour lui déposer des fleurs ou demander de récupérer des effets personnels», précise le parquet. La trentenaire expliquant ne pas avoir subi de violences, de quelque nature que ce soit, les policiers auraient qualifié l’infraction de plainte pour «harcèlement». Sa seconde plainte avait été déposée le 2 août, à Châteauneuf, pour «dégradations contraventionnelles». Cette fois, elle suspectait son ex d’avoir endommagé sa voiture.

L’homme abattu par un gendarme

L’ancien concubin de Tatiana, âgé de 38 ans, s’est présenté en bas de l’immeuble de celle-ci le 8 août. Elle est alors descendue avec ses deux filles de 15 et 17 ans, nées d’une autre relation. Son troisième enfant, un garçon de huit ans, n’était en revanche pas présent. Après une dispute, l’homme a frappé la femme de plusieurs coups à l’arme blanche, dont deux au niveau du cou qui ont provoqué sa mort.

L’agresseur a ensuite pris la fuite en voiture, poursuivi par les forces de l’ordre, jusqu’à son domicile à Taden (Côtes-d’Armor), commettant trois refus d’obtempérer. Selon le procureur de la République, il a ensuite, à la vue des gendarmes, décidé «de rentrer précipitamment dans son véhicule d’où il venait de sortir afin d’y récupérer une machette». L’homme adoptant une «attitude active très menaçante à l’égard des militaires de la gendarmerie», il a finalement été abattu par un gendarme. Les résultats de l’autopsie confirment l’usage d’un taser sur l’homme, et indiquent la présence de «deux impacts de balles ayant entraîné une hémorragie interne à l’origine du décès».

Le policier à l’origine des tirs a été placé en garde à vue dans un premier temps, mais celle-ci a été levée dans la nuit du 9 au 10 août. Les deux filles de Tatiana, témoins du drame, ont été prises en charge dans un service spécialisé de l’hôpital de Saint-Malo avant d’être confiées à l’Aide sociale à l’enfance.