Une pratique institutionnelle pour faire disparaître les «indésirables» de l’espace public. Dans un rapport intitulé «Amendes, évictions, contrôles : la gestion des “indésirables” par la police en région parisienne», publié par le Défenseur des droits ce mercredi 9 avril, les chercheuses Magda Boutros et Aline Daillère dénoncent un «ciblage» discriminatoire visant de jeunes hommes habitant différents quartiers populaires. Une stratégie policière mise en œuvre par des contrôles d’identité à répétition, et de multiples verbalisations pour de petites infractions. Selon les cas étudiés, ces amendes peuvent entraîner pour les adolescents ou jeunes adultes concernés des dettes dépassant 30 000 euros.
Cette analyse repose sur deux sources différentes. La première est l’étude d’une enquête pénale, menée à la suite de plaintes de jeunes habitants du XIIe arrondissement de Paris pour des contrôles à répétition et des violences. Les documents versés dans cette procédure permettent de découvrir les instructions hiérarchiques quotidiennes «d’éviction de populations désignées comme