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Libération
Violences policières

Pour avoir commenté la violence d’une interpellation, un cycliste parisien menotté à son tour

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Alors qu’il s’arrête pour s’adresser à un policier après que ce dernier a balayé un jeune, jeudi 22 mai au soir, un cycliste se retrouve, en réponse, insulté et menotté au sol sans raison, avant d’être relâché.
Les interpellations violentes ont eu lieu jeudi 22 mai, aux abord du canal de l'Ourcq, à Paris. (Capture d'écran vidéo)
publié le 27 mai 2025 à 6h40

Peut-on reprocher à des policiers leur manière d’intervenir sur la voie publique ? Pas toujours, apparemment. Arthur Béal en a fait l’expérience jeudi 22 mai. Son récit, le témoignage d’un riverain, ainsi que plusieurs vidéos consultées par Libération dessinent une scène violente, même si elle n’a pas laissé de séquelles physiques à notre connaissance. Et surtout inquiétante dans ce qu’elle dit des rapports entre les policiers et les citoyens.

Il est un peu plus de 23 heures, ce 22 mai, quand Yann (1) entend des bruits de voix par sa fenêtre ouverte qui donne sur le quai de l’Oise, dans le nord-est de Paris. Au bord du canal de l’Ourcq qu’il surplombe, il voit «un grand groupe de 15 ou 20 jeunes qui marchent». Soudain plusieurs voitures de police «arrivent à tout berzingue avec les sirènes». Yann décide de filmer «à cause de la violence du truc» : la «véhémence» des policiers, leurs «hurlements». «Si ça dérape, ma vidéo pourra être utile», pense le jeune homme.

«Je ne faisais que filmer»

Sur les vidéos qu’il nous a transmises, filmées de nuit, deux voitures sérigraphiées sont arrêtées à contresens sur la chaussée. Des agents courent dans des directions différentes. «J’ai rien fait», répète une voix apeurée. «Les gars, là, là, là !» crie, vraisemblablement, un policier. Un homme habillé en clair est mis à terre, sur le dos, sous la garde d’un agent accroupi et d’un second, debout, gazeuse lacrymogène à la main. Un autre est contraint par deux foncti