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«Pourquoi se sont-ils acharnés ?» : la famille de Luis Bico, atteint de troubles psy et tué par la police, sort du silence

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L’homme de 47 ans, souffrant de schizophrénie bipolaire, est mort après un refus d’obtempérer dans le Loiret en 2017. Alors que la Cour de cassation doit se pencher sur l’affaire le 4 avril, sa famille regrette le manque de discernement des forces de l’ordre.

De gauche à droite, Pauline Bico, Casimir, et Christelle Vendeiro-Bico, nièce, frère et belle-soeur de Luis Bico, à Orléans, lundi 25 mars 2024. (Cyril Zannettacci/VU' pour Libération)
Publié le 28/03/2024 à 12h08

Sept ans de silence s’effritent dans le salon blanc d’un lotissement propret de la banlieue d’Orléans. Pauline Bico reçoit chez elle, avec ses parents, Casimir et Christelle Vendeiro-Bico. Pour la première fois, ils racontent une vie entre gentillesse et hôpital psychiatrique : celle de Luis Bico, leur oncle, frère et beau-frère. Ils décrivent aussi sa mort, dans sa voiture en bas de chez lui, sous les balles de la police, le 19 août 2017 à Châlette-sur-Loing (Loiret). Quelques mois plus tôt, une loi assouplissait le cadre légal dans lequel les policiers peuvent utiliser leur arme, notamment en cas de refus d’obtempérer. Ce texte, l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure, est un refrain de ce dossier. Le juge d’instruction l’a retenu dans son ordonnance de non-lieu, disculpant en août 2022 l’adjoint de sécurité Steven R., auteur de douze tirs dont deux mortels. Citant la même loi, la cour d’appel d’Orléans a confirmé cette décision en juin. Le 4 avril, la Cour de cassation se penchera sur cette affaire, et nourrira la maigre jurisprudence de cette l