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A la barre

Premier jour du procès de Monique Olivier : «Fourniret me disait : “Cherche pas à comprendre, obéis et c’est tout”»

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La cour d’assises de Nanterre s’est plongée dans la biographie de l’ex-femme du tueur en série, jugée pour complicité dans trois crimes. Fuyante et insaisissable, elle s’est dépeinte comme «la reine des idiotes».
Monique Olivier devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, le 28 novembre 2023. (Denis Allard/Libération)
publié le 28 novembre 2023 à 21h31

On l’avait quittée dans le box d’une cour d’assises, promenant un regard lointain sur les jurés tandis que son avocat tentait de sauver un éclat d’humanité. «Elle est toujours connectée à notre monde, elle est encore chez nous, elle parle, elle change», plaidait Me Richard Delgenes. C’était en 2018, à Versailles. Monique Olivier était jugée au côté de son ex-mari, Michel Fourniret, pour le meurtre crapuleux de Farida Hammiche. Eclipsée pendant toute l’audience par les effets de manche du tueur en série, elle était restée dans l’ombre, tête basse et teint cireux. Ce mardi, quand elle se rassoit dans une cage de verre, en face du même président, Didier Safar, elle est éblouie par les flashs des appareils photos. Monique Olivier, 75 ans, offre son visage fatigué aux milles lumières qui perforent la vitre, presque impassible au milieu des crépitements. Sa silhouette s’est légèrement épaissie, ses traits ont vieilli, ses mains tremblent.

«Moitié diabolique»

Deux ans plus tôt, le directeur de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) est venu lui annoncer en personne la mort de Michel Fourniret, ce qui ne l’a «pas laissée indifférente», se souvient-elle, mais pas de quoi «partir en sanglots non plus». Ce qui l’a surtout embêtée, c’est qu’il ne serait plus là pour répondre