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Libération
Narcotrafic

Près de 45 tonnes de cocaïne ont été saisies cette année en France, déjà le double de 2023

Le nouveau Directeur général de la police nationale (DGPN), Louis Laugier, a présenté mercredi devant les sénateurs un bilan chiffré de la lutte anti-drogue sur les dix premiers mois de l’année.
De la cocaïne de contrebande au centre de dédouanement postal de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le 18 octobre 2024. (Abdullah Firas/ABACA)
publié le 21 novembre 2024 à 11h45

L’afflux de poudre blanche venue d’Amérique du Sud se traduit dans les chiffres de la police. Près de deux fois plus de cocaïne a été interceptée en France sur ces dix premiers mois de 2024 que sur toute l’année de 2023. «44,8 tonnes de cocaïne ont été saisies par les services français chargés de la lutte contre le trafic de stupéfiants, contre 23,2 tonnes sur l’ensemble de l’année 2023», a fait savoir Louis Laugier, le nouveau Directeur général de la police nationale (DGPN), mercredi 20 novembre devant le Sénat. Il a aussi salué les résultats de l’Office antistupéfiants et a notamment relevé l’interpellation des principaux trafiquants de drogue français. «Sur la cinquantaine de noms initialement ciblés, 29 ont été interpellés, dont certains à l’étranger.»

Le patron des bleus a noté que la réquisition de «nouvelles drogues» est également en forte hausse, avec notamment des saisies d’amphétamines et de méthamphétamines en hausse de 33 %. En revanche, Louis Laugier a souligné la baisse du nombre de victimes de règlements de comptes au premier semestre de 2024. Sur la même période l’an dernier, 72 personnes avaient été tuées, contre 43 en 2024. «80 à 90 % de ces règlements de comptes sont liés aux trafics», a-t-il relevé.

Concernant les démantèlements des points de deal, la police nationale a mené plus de 16 100 opérations entre le 1er janvier 2024 et le 10 septembre. «Plus de 18 100 trafiquants» ont été interpellés en 2023, contre «17 300 sur les dix premiers mois de l’année 2024» a souligné Louis Laugier.

Certaines de ces opérations étaient labellisées «place nette», du nom du dispositif mis en place par l’ex-ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin et dont l’efficacité avait été questionnée par les spécialistes. Pour le DGPN, les «résultats sont incontestables». Il note qu’en un an, 279 opérations de cette nature ont été menées et ont conduit à l’interpellation de 6 800 personnes ainsi qu’à la saisie de 690 armes, 115 véhicules, 7,5 millions d’euros d’avoirs criminels et «plus d’1,7 tonnes de stupéfiants».

La porte d’entrée des ports

Plus de 300 tonnes de cocaïne ont été saisies dans les ports européens en 2023. L’acheminement par voie maritime depuis l’Amérique du Sud est la principale porte d’entrée de la poudre blanche, notamment via Anvers, Rotterdam et Le Havre. Le port belge a fait état de 116 tonnes de cocaïne saisies l’an dernier, un record, tandis que les autorités néerlandaises ont déclaré avoir saisi 59,1 tonnes de cocaïne sur la même période. L’essentiel de la poudre provient des trois grands pays producteurs : Colombie, Pérou, Bolivie. Les experts estiment à plus de 2 000 tonnes le volume total de cocaïne proposé sur le marché mondial en 2021, dont les deux tiers fournis par la Colombie.

Selon Europol, le volume de drogues transitant chaque année dans l’UE équivaut à 31 milliards d’euros, rapporte la RTBF. Le cannabis est la subsistance la plus prisée, avec environ 12 milliards d’euros, suivie de près par la cocaïne, autour de 11,6 milliards d’euros.