La prise d’otage a duré environ trois heures. Samedi 16 novembre, juste avant 13 heures, le fils du gérant de la pizzeria l’Olivier rue Ernest Renan à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a retenu durant une partie de l’après-midi quatre employés de ce restaurant familial.

Armé d’un couteau et exprimant des pensées suicidaires, l’homme a finalement été interpellé aux alentours de 16 heures samedi par des agents de la BRI. Il a été hospitalisé «sous contrainte», indique lundi 18 novembre le parquet de Nanterre. Aucune des quatre personnes retenues n’a été blessée. Libération revient sur cette séquestration qui a mobilisé un important dispositif des forces de l’ordre non loin du périphérique et de la porte de Versailles, en proche banlieue de Paris.

Il est 12 h 55 ce samedi lorsque les autorités annoncent qu’un homme armé d’un couteau est retranché à l’intérieur d’un restaurant d’Issy-les-Moulineaux. C’est dans une petite pizzeria familiale de la rue Ernest Renan, baptisée l’Olivier, qu’il retient en otage quatre personnes. Cette large artère du centre-ville est rapidement fermée à la circulation.

En début d’après-midi, la mairie de cette ville de 70 000 habitants au sud-ouest de Paris appelle les habitants à «éviter le secteur». Une source policière fait savoir que les quatre personnes retenues captives sont des «employés» du restaurant et qu’il n’y a ni «clientèle ni public» dans les lieux. Sur France Info, un employé de la pizzeria raconte qu’il a quitté le restaurant ce samedi matin, avant la prise d’otage, en raison du comportement menaçant du fils du gérant. «Il s’est bagarré avec le barman et a commencé à me crier dessus», détaille l’employé.

Peu après l’arrivée des policiers, un journaliste de l’AFP a vu les parents de l’homme retranché, deux sexagénaires visiblement bouleversés, leur remettre les clefs du restaurant. Tout au long de l’après-midi, véhicules de police et de secours quadrillent les rues alentour. Des membres de la BRI, la brigade de recherche et d’intervention, casqués et armés, barrent les accès à la rue. Deux équipes de la BRI sont mobilisées ainsi que des membres de la Brigade des sapeurs pompiers de Paris.

L’homme âgé d’une quarantaine d’années est le fils du gérant de la pizzeria. Selon plusieurs sources, il souffrirait de toxicomanie et serait très défavorablement connu des services de police «pour des affaires de stups, outrage, violence et rébellion» pointe le Parisien. D’après le quotidien, qui cite des sources policières, l’homme aurait contacté sa mère ce samedi pour lui dire qu’il était en «manque de cocaïne». «C’est cette dernière qui a alerté les forces de l’ordre», précise le journal.

En fin de journée samedi, le parquet des Hauts-de-Seine a annoncé l’ouverture d’une enquête pour arrestation, enlèvement et séquestration. Mais la garde à vue du preneur d’otage, débutée dans la foulée des faits, a été levée dès samedi soir «compte tenu de son incompatibilité avec cette mesure», précise le parquet de Nanterre ce lundi. Il a ensuite fait «l’objet d’une hospitalisation en soins sous contrainte». L’enquête se poursuit «dans l’attente de pouvoir entendre» l’homme hospitalisé.

Selon une source policière, cet individu avait déjà «commis des faits similaires» chez lui en 2022 «avec menace» de suicide. Il n’est par ailleurs pas connu de la justice. En raison du profil de cet homme, des effectifs de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention, unité d’élite de la police parisienne) avaient été déployés pour libérer les employés retenus, dont un médiateur, «engagé en raison de la volonté de suicide de l’intéressé», avait indiqué la source policière.

Les otages détenus dans cet établissement situé rue Ernest Renan ont été libérés, tous en bonne santé, à 16 heures. Selon plusieurs témoins et journalistes sur place, deux détonations ont été entendues un peu avant, suivi de plusieurs sirènes de police. Le périmètre de sécurité a été levé à 16 h 40.

Dans un message posté sur X en fin de journée, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a salué les forces de l’ordre et les secours pour «leur sang-froid, leur professionnalisme, leur détermination».

Mise à jour lundi 18 novembre à 14 h 35, avec l’hospitalisation du preneur d’otages.