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Détention

Prison de haute sécurité : des détenus mécontents provoquent une inondation à Vendin-le-Vieil

Selon des syndicalistes pénitentiaires, il s’agit de l’incident le plus notable depuis l’installation du quartier de lutte contre la criminalité organisée, qui accueille 88 détenus arrivés entre fin juillet et début août.
A Vendin-le-Vieil, le 14 mai. (Michel Euler/AFP)
publié aujourd'hui à 16h00

Des détenus du nouveau quartier pour narcotrafiquants de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) ont volontairement inondé leurs cellules dans la nuit de mercredi à jeudi, faisant déborder l’eau dans des couloirs, a appris l’AFP ce jeudi 28 août de deux syndicats pénitentiaires. Jeudi vers 00h30, «trois coursives sur quatre» du bâtiment numéro 2 du nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de Vendin «ont été volontairement inondées par des détenus», selon un communiqué du syndicat pénitentiaire Ufap transmis à l’AFP.

«Les agents ont dû prendre la raclette pour nettoyer […]. Les agents sont là pour assurer la sécurité et la surveillance, pas pour nettoyer les débordements d’individus qui se complaisent dans la provocation et la dégradation», dénonce l’Ufap. Le syndicat exige «une réponse et des sanctions disciplinaires fermes» à l’encontre des détenus responsables de ces «actes de rébellion» et des mesures pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise. C’était une action «concertée et simultanée», ajoute David Lacroix du syndicat FO à Vendin-le-Vieil, interrogé par l’AFP.

Selon lui et un représentant local de l’Ufap, qui préfère garder l’anonymat pour des raisons de sécurité, il s’agit de l’incident le plus notable depuis l’installation du QLCO à Vendin-le-Vieil, qui accueille 88 détenus arrivés entre fin juillet et début août.

Grève de la faim collective

Plusieurs dizaines d’entre eux contestent leur transfert et leurs conditions de détention à Vendin-le-Vieil devant la justice administrative ou des juges des libertés et de la détention, en vain pour l’instant. L’inondation visait «clairement à nous déranger», parce qu’«ils s’aperçoivent que leurs différents recours n’aboutissent pas, que le battage médiatique de leurs avocats ne prend pas non plus» dans l’opinion publique, «qui ne s’apitoie pas sur leur sort», estime David Lacroix.

Plusieurs détenus du QLCO menacent par ailleurs d’entamer une grève de la faim collective à partir de lundi, selon David Lacroix et le représentant de l’Ufap. Sollicitée par l’AFP, l’administration pénitentiaire n’était pas en mesure de commenter cet incident dans l’immédiat.