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Libération
Surpopulation carcérale

Prisons : 80 792 détenus en France au 1er décembre, nouveau record

Avec 62 404 places, la densité carcérale globale en France est de près de 130 %. Cette densité est supérieure ou égale à 200 % dans une quinzaine d’établissements ou quartiers pénitentiaires.
A la maison d'arrêt de Nanterre, le 30 novembre. (Alain Jocar/AFP)
publié le 31 décembre 2024 à 20h48

Au 1er décembre, 80 792 personnes étaient détenues en France, un nouveau record, pour 62 404 places, selon des chiffres mis en ligne ce mardi 31 décembre par le ministère de la Justice. Mal endémique français, la surpopulation carcérale ne cesse de battre des records mois après mois.

La densité carcérale globale était de 129,5 % au 1er décembre. Cette densité, supérieure ou égale à 200 % dans une quinzaine d’établissements ou quartiers pénitentiaires, contraint plus de 4 000 détenus, 4 255 exactement, à dormir sur des matelas posés à même le sol. La densité carcérale atteint même 156,8 % en maison d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.

Parmi les mauvais élèves en Europe

Le seuil des 80 000 détenus avait été franchi au 1er novembre (80 130). Parmi les personnes incarcérées au 1er décembre, 21 291 sont des prévenus, en détention dans l’attente de leur jugement définitif. Au total, 97 372 personnes étaient placées sous écrou au 1er décembre. Parmi elles, on compte 16 580 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.

La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin par le Conseil de l’Europe. Des mesures ont pourtant été prises pour tenter de remédier à ce problème, comme l’interdiction des peines de prison de moins d’un mois, l’aménagement des peines ou encore le développement de travaux d’intérêt général. Ces nouveaux chiffres tombent après que le précédent ministre de la Justice, Didier Migaud, a averti que la mise en œuvre du plan de construction de 15 000 places de prison supplémentaires d’ici à 2027 ne pourrait être honorée dans les délais.