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A la barre

Procès de deux policiers pour des tirs à Stains : «Si on l’a fait c’est qu’il fallait le faire»

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Jonathan F. et Valentin L., membres de la BAC de Stains, étaient jugés jeudi 3 octobre par le tribunal judiciaire de Bobigny pour huit tirs qui avaient gravement blessé Nordine A. et Merryl B. en août 2021. La procureure de la République a requis un an de prison et cinq ans d’interdiction de porter une arme.
Au palais de justice de Bobigny, le 15 janvier. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 4 octobre 2024 à 19h39

Avant même l’ouverture du procès des policiers Jonathan F. et Valentin L., un étrange sentiment s’est installé. Ce jeudi 3 octobre, au tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis), ce ne sont pas les prévenus, membres de la brigade anticriminalité (BAC) de Stains, jugés pour des violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, qui ont pénétré dans la salle d’audience menottés, mais l’une des parties civiles, Nordine A. Cet homme de 40 ans et sa compagne de l’époque, Merryl B., 43 ans, sont des survivants.

Dans la nuit du 15 au 16 août 2021, le couple a été visé à Stains par huit tirs des deux agents alors qu’ils rentraient en voiture d’une soirée. Nordine A. était alors au volant, Merryl B. installée sur la banquette arrière. Dès les premiers instants, Jonathan F., Valentin L. et le troisième membre de l’équipage, Régis L., vont déclarer, à l’unisson, avoir été gravement mis en danger. Mais une vidéo, captée par un automobiliste témoin et publiée sur les réseaux sociaux et désormais au cœur des débats, permet d’observer les faits sous un jour différent des premiers récits policiers. Si Nordine A. est actuellement en prison, c’est parce qu’il a déjà été con