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A la barre

Procès de Frédéric Péchier : «Je voulais arrêter l’anesthésie parce que c’était une loterie»

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A la barre de la cour d’assises du Doubs, jeudi 18 septembre, deux confrères de l’ex-anesthésiste à la clinique Saint-Vincent de Besançon, confrontés à des événements indésirables inexpliqués, ont raconté leurs tourments, leurs doutes et, finalement, leur intime conviction.

L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier et sa sœur Julie Péchier, qui l'accompagne comme juriste, le 8 septembre au tribunal de Besançon. (Romeo Boetzle/AFP)
Publié le 19/09/2025 à 10h38

C’est une confidence saisissante qui n’aurait sans doute jamais franchi les murs de l’intimité du praticien, si l’arrêt cardiaque inexpliqué de Sandra Simard, le 11 janvier 2017, n’avait pas été requalifié en «tentative d’assassinat». D’une voix un peu traînante au diapason de son allure flegmatique, le Dr Martial Jeangirard, anesthésiste réanimateur durant un quart de siècle à la clinique Saint-Vincent de Besançon, la livre sans fard à la barre de la cour d’assises, jeudi 18 septembre : «J’avais dit à ma femme que je voulais arrêter les anesthésies parce que ce n’était pas une science exacte mais une loterie. Je voulais me reconvertir en plombier chauffagiste. Je n’avais plus la foi. Avec l’anesthésie, dans 99,9 % les gens se réveillent, mais dans 0,1 % des cas ils meurent.» Un aparté qui dit la sape morale. Entre 2008 et 2017, l’anesthésiste senior a encaissé sept événements indésirables inexpliqués, dont quatre mortels. A la barre, Jeangirard en crie presque : «Vous ne savez pas ce que cela fait. J’étais psychiquement atteint.»

D’ordinaire affalé sur son siège, le Dr Frédéric Péchier, renvoyé devant la cour d’assise