Jean-Claude Gandon, 78 ans, a pris place dans le carré de la salle d’audience réservé aux parties civiles. Attentif comme jamais. Tenu par l’espoir d’«avoir le fin mot de l’histoire». Alors que le procès du Dr Frédéric Péchier, accusé de 30 empoisonnements dont 12 mortels, entre dans son huitième jour, la cour d’assises du Doubs dissèque pour la première fois les circonstances de l’arrêt cardiaque inexpliqué qui a failli coûter la vie au septuagénaire le 20 janvier 2017. L’instant est crucial. Car cet événement indésirable grave, qui clôt la série funeste démarrée en 2008 à la clinique Saint-Vincent à Besançon, offre de vraies prises à l’accusation.
Au cours de l’opération de retrait de sa prostate cancéreuse, le cœur de Jean-Claude Gandon s’est affolé sans raison, avant de s’arrêter. L’injection d’intralipide, antidote en cas d’intoxication aux anesthésiques locaux, le sauve. Mais l’analyse de son sang et d’une poche de soluté qui lui a été perfusée révèle la présence d’une quantité toxique de mépivacaïne, un anesthésique absent du protocole thérapeutique. Comme neuf jou