Menu
Libération
A la barre

Procès de Frédéric Péchier : le réanimateur et la «furieuse envie de comprendre» le possible «crime parfait»

Réservé aux abonnés

Le chef du service de réanimation du CHU de Besançon, Sébastien Pili-Floury, a livré un témoignage accablant, jeudi 11 septembre, devant la cour d’assises du Doubs, où est jugé son ancien confrère pour 30 empoisonnements dont 12 mortels.

A Besançon, les avocats des parties civiles lors du procès de Frédéric Péchier devant la cour d’assises du Doubs, le 8 septembre. (Raphael Helle/Libération)

L’un est aussi alerte et détendu à la barre que l’autre est éteint et affaissé dans son siège. A peine quelques mètres séparent ces deux hommes, dont les chemins se sont croisés il y a longtemps, à l’orée de leur carrière. Ils ont le même âge, la même passion brûlante pour l’anesthésie et la réanimation. Ils auraient pu être amis, mais aujourd’hui ils s’affrontent, par ricochet, dans un prétoire où le premier est un témoin à charge, quand l’autre risque la perpétuité. Frédéric Péchier est accusé d’avoir empoisonné 30 patients – dont 12 n’ont pas survécu – dans la clinique de Besançon, où il travaillait. Sébastien Pili-Floury est devenu un brillant praticien hospitalier dirigeant une quarantaine de médecins.

«J’ai 54 ans et je suis professeur d’anesthésie et de réanimation, chef de service au centre hospitalier de Besançon», décline le témoin, le crâne lisse comme un œuf et la bouche dessinée d’un trait. L’homme en pantalon cargo, pull marine et bottines Dr. Martens, a des airs de médecin humanitaire, l’énergie de ceux qui savent agir vite et bien, le verbe vif et précis. Il es