Alexandra, 26 ans à l’époque, se souvient des cris. De cette poussière aussi, qui a très vite rempli le wagon. Et de cette angoisse que le train n’explose. Elle était dans la voiture de tête, quand l’Intercités Paris-Limoges 3 657 a déraillé en gare de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne. C’était le vendredi 12 juillet 2013. Dans l’accident, rarissime dans l’histoire de la SNCF, sept personnes ont été tuées et 400 blessées. Le procès pénal, entamé il y a cinq semaines, se tient jusqu’au 17 juin devant le tribunal correctionnel d’Evry.
Jusqu’ici, les débats étaient très techniques, se résumant à des joutes arides entre experts sur les causes du déraillement. Avec peu d’égards, parfois, pour les victimes. «Les audiences ne traduisent aucune empathie, et certains échanges créent un traumatisme supplémentaire», textotait dimanche soir à Libération Thierry Gomès, le président de l’association des victimes de Brétigny. Seule une quarantaine de rescapés, blessés et proches de victimes ont accepté de s’exprimer à la barre, beaucoup à reculons.
«N’ayez pas peur des mots»
Comme Alexandra, qui pendant des années, s’es