C’est une arrivée haute en couleur comme le tribunal correctionnel de Lyon n’en voit pas tous les jours. Vert et rouge précisément, pour les couleurs. Celles de l’Algérie. Flanquée d’un maillot de foot aux couleurs des Fennecs, et d’une écharpe reprenant celles de la Palestine, Sofia Benlemmane s’est arrêtée devant les caméras, ce mardi 18 mars, à 14 heures, avant son audience. Une tenue qu’elle a souhaité justifier devant la presse, qualifiée au passage de «sioniste comme 80 % de la classe politique française», et à la barre : «J’ai décidé de ne pas me cacher. Les médias ont décidé de me diaboliser, ils m’ont présentée comme ça donc je suis venue comme ça.»

«L’influenceuse» – pas à une contradiction près, elle a récusé le terme devant le tribunal alors qu’elle s’était présentée comme telle pendant l’enquête – franco-algérienne était poursuivie pour quatre délits, notamment pour «menaces de mort» sur les réseaux sociaux contre des opposants au gouvernement d’Alger. Jusqu’à la suspension de ses comptes TikTok et Facebook après son placement sous contrôle judiciaire en janvier, elle comptait quelque 350 000 abonnés.

A la barre, la présidente de la cour donne le ton : «Faites très attention, madame, à comment vous vous exprimez. On est au tribunal, pas à une tribune.» Sofia Benlemmane tient devant elle un épais tas de notes préparées pour sa défense. A 54 ans, elle se présente comme une ancienne footballeuse professionnelle, aujourd’hui en recherche d’