C’était pourtant écrit dessus. Des chevaux marqués au fer d’un «S» à la croupe. Des encolures rasées piquées parfois de petits nodules, résultats des nombreuses injections encaissées durant leurs années de service pour les laboratoires Sanofi. Comment ces équidés se sont-ils retrouvés, en fin de course, sur des étals de bouchers, alors même qu’ils étaient classés, physiquement mais aussi dans leurs carnets d’identification, comme étant impropres à la consommation humaine ? Le tribunal correctionnel de Marseille s’est penché, ce mardi, sur le sort de ces quelque 185 chevaux réformés du laboratoire, cas pratique emblématique d’un vaste dossier de fraude à la viande de cheval jugé depuis la veille. Vingt-cinq personnes issues de la filière, vendeurs, rabatteurs, éleveurs ou bouchers, mais aussi des vétérinaires peu regardants comparaissent pour «tromperie» et «faux et usage de faux».
Le monde du cheval, Fabrice Daniel, 48 ans, est né dedans, dans l’exploitation agricole familiale située dans le Gard. Avant lui, c’est son père qui, depuis des années, avait décroché le marché Sanofi, devenant même son fournisseur exclusif. Quand Fabrice Daniel a repris sa suite dans les années 2000, créant sa propre société, Equid’Aniel, il a continué à fournir entre