Il y a le Chassaing doux. Celui qui, mercredi 12 juin après-midi, dans sa veste de costume d’un bleu-gris froissée par les heures assis sur le banc des prévenus, répondait poliment aux questions de la présidente du tribunal correctionnel, Marianne Gil. Comme la dizaine de policiers entendus précédemment, le commissaire Grégoire Chassaing, poursuivi pour homicide involontaire, a écarté au cours de son interrogatoire sa responsabilité dans la mort de Steve Maia Caniço, le 22 juin 2019 sur le quai Wilson de Nantes, où il menait l’intervention de police.
Pourquoi avoir laissé ses effectifs tirer des grenades lacrymogènes ? Le haut fonctionnaire aux courts cheveux gris répète sa «sidération» face aux jets de projectile auxquels il ne s’attendait pas, et l’usage d’«initiative» qu’ont fait les policiers de leurs grenades ; bref les éléments qui se «sont enchaînés». Pourquoi ne pas avoir ordonné immédiatement l’arrêt de l’utilisation de cette arme, alors que le vent portait la fumée lacrymogène vers la Loire ? «Je n’ai pas vu l’effet du gaz. Le bunker [seul bâtiment sur le quai, ndlr] me cachait le nuage. Je ne l’ai pas vu partir», assure le prévenu. Pourquoi, ensuite, ne pas avoir ordonné le repli ? «Pa