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A la barre

Procès de la mort de Steve Maia Caniço : «pas irréprochable», le commissaire estime qu’il n’a toutefois pas «commis de faute»

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Affaire Steve Caniçodossier
Le soir de la fête de la musique 2019, Grégoire Chassaing menait à Nantes l’opération de police au cours de laquelle le jeune homme tombait dans la Loire. Jeudi, le parquet a requis contre le commissaire, renvoyé pour homicide involontaire, une condamnation à «une peine de principe».
Louis Cailliez, l'avocat du commissaire Grégoire Chassaing, au procès de la mort de Steve Maia Caniço, à la cour de de Rennes, le 10 juin. (Lou Benoist/AFP)
publié le 13 juin 2024 à 15h47
(mis à jour le 13 juin 2024 à 16h19)

Il y a le Chassaing doux. Celui qui, mercredi 12 juin après-midi, dans sa veste de costume d’un bleu-gris froissée par les heures assis sur le banc des prévenus, répondait poliment aux questions de la présidente du tribunal correctionnel, Marianne Gil. Comme la dizaine de policiers entendus précédemment, le commissaire Grégoire Chassaing, poursuivi pour homicide involontaire, a écarté au cours de son interrogatoire sa responsabilité dans la mort de Steve Maia Caniço, le 22 juin 2019 sur le quai Wilson de Nantes, où il menait l’intervention de police.

Pourquoi avoir laissé ses effectifs tirer des grenades lacrymogènes ? Le haut fonctionnaire aux courts cheveux gris répète sa «sidération» face aux jets de projectile auxquels il ne s’attendait pas, et l’usage d’«initiative» qu’ont fait les policiers de leurs grenades ; bref les éléments qui se «sont enchaînés». Pourquoi ne pas avoir ordonné immédiatement l’arrêt de l’utilisation de cette arme, alors que le vent portait la fumée lacrymogène vers la Loire ? «Je n’ai pas vu l’effet du gaz. Le bunker [seul bâtiment sur le quai, ndlr] me cachait le nuage. Je ne l’ai pas vu partir», assure le prévenu. Pourquoi, ensuite, ne pas avoir ordonné le repli ? «Pa