Avec ses cheveux noirs gominés et ses chaussures vernies, Rabah Souchi fleure bon la Côte d’Azur. L’homme de 54 ans, commissaire dans les Alpes-Maritimes, était jugé, jeudi 11 et vendredi 12 janvier 2024, par le tribunal correctionnel de Lyon, pour violences volontaires aggravées. En cause : avoir ordonné une charge de policiers qui a occasionné quatre mois d’incapacité totale de travail (ITT) à la gilet jaune et porte-parole d’Attac Geneviève Legay, le 23 mars 2019, lors d’une manifestation à Nice.
La grande salle d’audience du tribunal aux tons boisés et olive est remplie de soutiens de la septuagénaire. Plusieurs fois pendant l’audience, les avocats des parties civiles, Arié Alimi et Mireille Damiano, leur demandent de garder le silence. Geneviève Legay, assise sur les premiers bancs aux côtés de ses trois filles, est légèrement voûtée, visage fermé. Il s’est même durci quand Rabah Souchi a dit d’elle qu’elle «aurait pu être [sa] maman» et que «si la République est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est parce que des gens forcent des portes», c’est-à-dire militent pour toutes les causes progressistes, comme Geneviève Legay. A la barre, la victim