Menu
Libération
Justice

Procès de l’affaire Geneviève Legay : une charge unanimement dénoncée, mais un commissaire droit dans ses bottes

Article réservé aux abonnés
Le parquet de Lyon a requis six mois de prison avec sursis contre le commissaire Rabah Souchi. Il était jugé pour avoir ordonné la charge à l’origine des graves blessures de la gilet jaune à Nice en mars 2019.
Geneviève Legay lors de son arrivée au tribunal, à Lyon, jeudi. (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 12 janvier 2024 à 19h27

Avec ses cheveux noirs gominés et ses chaussures vernies, Rabah Souchi fleure bon la Côte d’Azur. L’homme de 54 ans, commissaire dans les Alpes-Maritimes, était jugé, jeudi 11 et vendredi 12 janvier 2024, par le tribunal correctionnel de Lyon, pour violences volontaires aggravées. En cause : avoir ordonné une charge de policiers qui a occasionné quatre mois d’incapacité totale de travail (ITT) à la gilet jaune et porte-parole d’Attac Geneviève Legay, le 23 mars 2019, lors d’une manifestation à Nice.

La grande salle d’audience du tribunal aux tons boisés et olive est remplie de soutiens de la septuagénaire. Plusieurs fois pendant l’audience, les avocats des parties civiles, Arié Alimi et Mireille Damiano, leur demandent de garder le silence. Geneviève Legay, assise sur les premiers bancs aux côtés de ses trois filles, est légèrement voûtée, visage fermé. Il s’est même durci quand Rabah Souchi a dit d’elle qu’elle «aurait pu être [sa] maman» et que «si la République est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est parce que des gens forcent des portes», c’est-à-dire militent pour toutes les causes progressistes, comme Geneviève Legay. A la barre, la victim