Arrive enfin une audience, presque quinze ans après les faits et qui aura, quoi qu’il arrive, un goût d’inachevé. Sur les 20 pompiers que Julie (un nom d’emprunt), 29 ans aujourd’hui, accuse de viols, seuls trois ont été mis en examen pour «atteintes sexuelles». Ces militaires, elle les connaît bien : entre ses 13 et ses 15 ans, ils sont intervenus des dizaines de fois à son domicile, dans le sud de Paris, pour des crises de spasmophilie et de tétanie. A l’époque, l’adolescente, qui avait fait plusieurs tentatives de suicide, suivait un lourd traitement médical pour soigner notamment une dépression. Au mois d’août 2010, elle portera plainte, accusant un pompier de l’avoir violée à plusieurs reprises, dont une fois en présence de deux collègues.
En même temps que le nombre d’accusés diminue, les faits perdent en gravité aux yeux de la justice. De viols, ils sont requalifiés en juillet 2019 en atteintes sexuelles, sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de moins de 15 ans par plusieurs personnes. Des assises au tribunal correctionnel, les trois hommes ne risquent plus vingt ma