Deux photos sont brandies face au jury par l’avocat général Loïc Pageot. Le magistrat clôture alors ses réquisitions, jeudi 18 janvier, dans le procès de l’affaire Théo Luhaka, devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis. L’une d’elles est un selfie du policier Marc-Antoine C. On devine sur sa pommette gauche un léger hématome. Sur l’autre cliché, pris par un agent du commissariat d’Aulnay-sous-Bois, Théo Luhaka gît sur le carrelage pratiquement inconscient. Son tee-shirt est maculé de sang, son visage est boursouflé, marqué de plusieurs plaies, les yeux mi-clos.
Deux photos qui illustrent les conséquences de l’intervention de cet agent de la brigade de surveillance de terrain et de deux de ses collègues, Jérémie D. et Tony H., le 2 février 2017, au cours de laquelle le policier Marc-Antoine C. a donné un violent coup d’«estoc» avec sa matraque télescopique qui a pénétré les chairs au niveau de l’anus de l’homme de 22 ans. L’agent s’en sortira avec un jour d’interruption totale de travail (ITT). Les blessures au visage de Théo Luhaka sont estimées à quinze jours d’ITT, et au niveau anal, les médecins constatent une rupture définitive du sphincter provoquant une incontinence. Alors, interroge l’avocat général, les deux photos toujours en main : «Légitime dé