Après trois semaines de procès à huis clos, la cour d’assises des mineurs a condamné, ce jeudi 21 décembre, huit jeunes hommes pour leur implication dans le violent passage à tabac de Yuriy, à Paris, le 15 janvier 2021. Les peines prononcées vont jusqu’à huit ans de prison. La peine la plus lourde a été infligée à un jeune homme de 21 ans, majeur au moment des faits, jugé coupable de tentative de meurtre pour avoir asséné des coups de marteau sur la tête de l’adolescent.
Six étaient jugés pour tentative de meurtre. Parmi eux, les deux majeurs au moment des faits, encouraient 30 ans de réclusion criminelle. Les quatre autres, mineurs, risquaient jusqu’à 15 ans si l’excuse de leur minorité était retenue. Un septième, qui avait 16 ans, encourt la même peine pour complicité de tentative de meurtre. Un huitième accusé, poursuivi pour association de malfaiteurs, risquait cinq ans si l’excuse de minorité est retenue.
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Yuriy, collégien français né en Ukraine, qui s’apprêtait à fêter ses 15 ans, avait été roué de coups le 15 janvier 2021 sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d’un centre commercial du XVe arrondissement de Paris. La vidéo de son agression, devenue virale, avait suscité un vif émoi et braqué les projecteurs sur le phénomène des rivalités entre bandes.
«Acte de vengeance»
Ces images, d’une vingtaine de secondes, montrent une dizaine de jeunes qui s’acharnent à coups de pied, de béquille et de marteau sur Yuriy, alors au sol, avant de l’abandonner sur la dalle. Yuriy avait été transporté à l’hôpital dans un état grave, son pronostic vital étant alors engagé. Aujourd’hui âgé de 17 ans, le jeune homme était présent à l’ouverture de l’audience avec sa mère, le 4 décembre.
La cour avait procédé à l’appel des accusés et au tirage au sort des jurés, avant de prononcer le huis clos. Un seul a été jugé dans le box, en détention provisoire. Désigné par l’instruction comme celui qui a asséné des coups de marteau sur la tête de l’adolescent, il reconnaît avoir porté des coups mais conteste avoir eu l’intention de tuer.
Selon les investigations, le déchaînement de violences serait «un acte de vengeance» en réponse à l’agression d’un autre jeune lors d’une précédente rixe, cinq jours plus tôt. Il s’agit du second procès dans ce dossier : quatre adolescents, âgés de 14 et 15 ans au moment de l’agression, avaient déjà été condamnés en mars par un tribunal pour enfants à des peines allant jusqu’à deux ans et demi d’emprisonnement ferme.