Il y a Zoé, sa nièce, qui dit «qu’avec Samu, on ne pouvait jamais savoir quel cadeau on aurait à Noël». Il y a Gaëlle, sa sœur, qui liste les Frères Karamazov, l’intégrale de Julien Gracq, ou la poésie anglaise pour «situer le niveau intellectuel» de son aîné d’à peine deux ans. Il y a Mickaëlle, la cadette des Paty, qui tend un carnet à bout de bras, «fait de papier à l’ancienne et de fleurs», lui évoquant quelques strophes de Kipling offertes par Samuel. Elle avait 16 ans.
Il y a aussi Bernadette, sa mère, qui révèle la façon dont son fils s’est passionné pour les sciences humaines : «Petit, Jean, son père, lui racontait l’histoire de France pour l’endormir», leur rituel du coucher. Il y a Jeanne, son ex-femme, qui aimerait que l’on imagine ce qu’une «sirène, des policiers armés, une ambulance, génèrent encore aujourd’hui comme anxiété». Il y a Salomé, une autre nièce, qui s’offusque que son oncle soit devenu «un simple nom, une marque, un produit dans les médias.» Il y a enfin une petite bouille silencieuse, avec un pull rayé et de grandes lunettes rondes, qui ne perd pas une miette de ce qu’il se dit à la barre. Gabriel, 9 ans et demi, est le fils de Samuel Paty. Il a insisté pour venir à l’audience, et a demandé il y a quelques jours : <