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A la barre

Procès de l’assassinat de Samuel Paty : «Je ne gérais plus mon mensonge», témoigne la fille de Brahim Chnina

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Ce mardi 26 novembre, l’audience a tenté de faire la lumière sur les nombreuses fois où l’adolescente a menti avant et après la décapitation du professeur d’histoire-géo fin 2020. Aujourd’hui âgée de 17 ans, elle a été condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis fin 2023 pour dénonciation calomnieuse.
Devant la salle d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris, pour l'ouverture du procès de l'assassinat de Samuel Paty le 4 novembre. (Denis Allard/Libération)
publié le 26 novembre 2024 à 19h07

Son mensonge fut semblable à l’effet papillon. Un fait ordinaire aux conséquences extraordinaires, ignobles en l’espèce, avec la décapitation de Samuel Paty par le jihadiste Abdoullakh Anzorov, le 16 octobre 2020. Son mensonge est aussi l’histoire de ce procès : l’irruption d’une idéologie meurtrière dans la vie quotidienne d’un établissement scolaire, une folie que personne n’a su ou voulu voir venir. Désormais, ce mensonge a un visage. De longs cils noirs, un regard dur et direct, des cheveux noués autour d’un ruban blanc. Zohra (1) Chnina, 17 ans aujourd’hui, 13 en 2020, est à l’origine d’un drame trop grand pour elle. Même si, à l’évidence, elle n’a pas saisi les multiples occasions de stopper sa glaçante fuite en avant.

Il faut dire que l’ado n’est pas dépourvue de caractère, comme le souligne Francis Szpiner, conseil de l’ex-femme et du fils de Samuel Paty. A la barre, Zohra tient la dragée haute aux adultes, coupe le même Szpiner d’un «laissez-moi finir» plein d’aplomb, cogite aux questions qu’on lui pose pour mieux en déjouer les pièges. Avant l’attentat, elle a menti à ses parents, aux policiers de Conflans-Sainte-Honorine lors d