Il a d’abord fallu justifier la série de requalifications qui allait suivre. «Accuser, c’est s’assurer, sans faiblesse mais sans excès, de la répression individualisée des crimes commis par chacun. Accuser, c’est rechercher l’incrimination pas forcément la plus haute mais la plus juste», a d’emblée précisé l’avocat général, Nicolas Braconnay, premier de l’accusation bicéphale à se lancer. Au terme d’une journée à décortiquer les charges retenues à l’encontre des huit accusés renvoyés devant la cour d’assises spécialement composée de Paris pour leur implication dans l’engrenage ayant abouti à l’assassinat de Samuel Paty, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis des peines allant de dix-huit mois avec sursis à seize ans de réclusion criminelle. En demandant la requalification à la baisse d’une partie des chefs d’accusation.
Compte tenu des attentes de la famille et de l’engouement médiatique, il a d’abord fallu se livrer à un indispensable cours de droit. Face à une salle bondée, l’avocat général a différencié le chef de «complicité d’assassinat terroriste», qui exige des complices la connaissance du crime préparé, de l’«association de malfaiteurs terroriste», qui ne le nécessite pas. Point en effet central car lors des débats, aucun momen